[Guilde] Waaagh - Campagne d'automne

Wogard, Skisnarch, et plusieurs dizaines d’autres officiers de la Waaagh, se tenaient sur un promontoire rocheux, le regard fixé sur la plaine couverte de tentes et de petites silhouettes.
La journée était déjà bien avancée.
Au travers de la pluie, qui tombait sans discontinuer depuis la veille, on distinguait, près des toiles regroupées autour de fragiles feux, les enclos des montures où seuls des sangliers restaient visibles. Les ouargues et les loups étant déjà partit en avant-garde.
Plus au sud on pouvait voir les machines de guerre bien alignées, immobiles, comme de grosses bêtes tapies à l’affût. La météo rendant le terrain impraticable pour les plus lourdes d’entre elles, les trolls chargés de les tracter, tuaient le temps en se lançant des boulets de granit les uns sur les autres ou en se collant des baffes amicales.
Un peu partout déjà les guerriers de la fédération des tribus orques quittaient leur bivouac pour aller se ranger en unités, tandis que des gobelins finissaient de décharger les lourds chariots d’approvisionnement enfoncés dans la boue jusqu’aux essieux.
Telle des serpents, de longues files de combattants en rangs serrés avançaient les unes au cotés des autres, progressant vers le nord, où déjà de nombreuses unités de chevaucheurs de loups, rapides et légères, sillonnaient les positions avancé de la Waaagh pour les sécuriser et traquer d’éventuels éclaireurs ennemis.
Au loin, vers l’ouest, malgré les bourrasques et les trombes d’eau, d’épaisses colonnes de fumée témoignaient du nettoyage systématique des fermes alentour par des compagnies de chevaucheurs de ouargues.
Le ballet des estafettes à dos de loup, galopant d’un régiment à un autre, achevait de donner au tableau une impression de grand remue ménage orchestré par une main mystérieuse

Wogard avait revêtu son armure de guerre, faite de lourdes pièces de bronze et d’acier mêlés.
Comme toutes les armures traditionnelles peaux vertes, elle était plus fonctionnelle qu’esthétique. Mais elle ne protégeait guère que la poitrine, l’abdomen et les cuisses. Et le reste était recouvert d’épaisses fourrures et de lanières de cuir.
Skisnarch, plus jeune, avait préféré une armure plus moderne, plus légère et superbement ouvragée. Du travail nain sans doute. Le jeune officier orc ne s’encombrait pas l’esprit de préjugés raciaux comme son Boss le faisait souvent.
Si les meilleures armures étaient de conception naine, alors il se devait d’acheter une armure faite pas des nains. C’était aussi simple et logique que ça. Prendre le meilleur là où il se trouve.
S’accrocher à de vieilles traditions n’était pas toujours très judicieux, mais Skisnarch se gardait bien d’en faire la remarque au Plus’Boss-que-les-aut’.
Surtout qu’en l’occurrence, avec ou sans armure, le Boss ne risquait pas grand chose au combat. Il était parmi les meilleurs combattants du monde, et sa Garde de Fer, forte de 300 huruk hai d’élite, ne le lâchait jamais d’une semelle au cœur des combats.
Si Wogard aimait se parer d’une armure datant du siècle dernier, qu’il en soit ainsi… franchement, le plus à plaindre serait, de toute façon, celui qui lui ferait une estafilade.

La pluie battait la toile de la tente d’état major, dressée derrière eux, et les braseros, disposés tout autour du petit campement, avaient du mal à protéger leurs flammes des rafales de vent. Plantés en arc de cercle sur la colline rocheuse, les étendards des différentes tribus rassemblées sous l’égide de la Waaagh claquaient sans répit dans de violentes bourrasques.
Skisnarch rajusta sa lourde cape sur ses épaules alors que la pluie redoublait d’intensité. Il se tourna pour apercevoir les autres officiers aux visages ruisselants et aux fourrures détrempées qui attendaient là en discutant entre eux.
Une agitation se fit entendre derrière le camps du Boss. Tous tournèrent la tête pour distinguer, au travers du voile gris de l’averse, la silhouette d’un orc chevauchant un ouargue à vive allure. Les aides de camp n’avaient pas encore attrapé les rennes de sa monture que déjà il sautait à terre brandissant un tube de cuir fermé par une petite boucle de fer. L’un des officiers s’en empara et fila l’ouvrir sous la tente.
Il réapparu une minute plus tard.
- La surprizz’ est totall’ Boss, zont rien vu venir. On a ’tercepté six patrouill’ , aucun survivant. La météo est avec nous, Gloir’ au Triorc !
Wogard, toujours absorbé par la mise en ordre de bataille dans la plaine, eu un imperceptible mouvement de la tête et répondit :
- La météo est avec nous ? Va dir’ ça aux gars d’l’artill’erie, crân’ de hobbit…Des nouvell’ du nord ? Farok, Tikili, Bob ?
Un autre chef orc, plus âgé que Wogard, s’avança en claquant les talons de ses lourdes bottes ferrées.
- Ach so, ils brogrezent zans emmerdeu. Les Bozz Farok et Tikili ne regontrent gu’une maigre rézistanceu… Et le Bozz Bob le Tueur doit ze mett’ en route dans une heureu.
- Et nos alliés ?
- Ya ! Bareil gue les autreu, en ordreu de marcheu dans une heure, mein Bozz.
- Mmmmh… Assur’ toi que tout baign’ alors…
Le vieux chef porta rapidement son poing sur sa poitrine.
- A vos ordreu, mein Bozz. Et déjà il filait vers la tente des estafettes.

Wogard leva la tête, comme pour voir d’où venaient les gouttes de pluies qui le forçaient à cligner des yeux.
- Skisnarch ? L’est quelle heur’ à ton avis ?
Le jeune adjoint huma l’air et tenta de discerner la lumière au travers de l’épaisse couche de nuage.
- J’crois qu’on y est presqu’ Boss.
Une compagnie de chevaucheurs de sangliers, lourdement harnachée, passa au galop juste au dessous du camp de l’état major. Conjugué au mugissement du vent, le bruit obligea Skisnarch à répéter sa réponse en criant.
- C’est presqu’ l’heure Boss.
Le chef incontesté de la Waaagh se tourna en levant la main pour atténuer la pluie qui lui fouettait le visage. Il fit signe à un de ses chefs d’approcher.
- Bon, y fout’ quoi tes gars, Gorgnuk ? On peut ‘spérer avoir un rapport avant la fin d’la guerr’ ??
Gorgnuk, capitaine des éclaireurs, sourit en tendant un doigt dégoulinant par-dessus l’épaule du Boss.
- Z’arrivent Boss, toujours pil’ poil’..
Un groupe d’orcs gravissait la colline au pas de charge. Ils étaient à moitié nu, couvert de tatouages, portant leurs armes à la main et ne semblaient pas le moins du monde incommodé par le temps.
Des orcs sauvages réputés pour leur endurance, leur discrétion et leur parfaite connaissance de l’environnement naturel en faisait les éclaireurs idéaux. De plus en cas de capture par l’ennemi, il ne pouvait guère révéler quoi que se soit car leur langage, resté très primitif, n’était plus parlé par personne.

Le chef de l’escouade d’éclaireurs s’approcha de Wogard et de Gorgnuk. Il leva la main en guise de salut et lâcha dans un langage gutural :
- Kpor !
Aussitôt Gorgnuk lui répondit :
- Kpor…
Puis le chef d’escouade enchaîna :
- Kunk i haako !
Le capitaine des éclaireurs secoua affirmativement la tête et se tourna vers le Boss de la Waaagh qui attendait une traduction.
- Mouai… alors y disent qu’les frontières sont bourrées d’sentinel’, de tours d’guet et d’patrouilles. Les ‘fectifs ennemi sont conform’ à c’qu’on pensait. Et les ouvrach’ défensifs sont tous récents…Le pays est plutôt calm’ et ya aucun signe d’ventuels renforts. Zévaluent la menass’ à pas loin de que dall’… et y penss’ qu’la pluie devrait cesser dans kek’ instant et qu’avec le vent ki souff’ on aura un terrain pratiquab’ pour l’artill’rie d’ici d'main soir.
Wogard resta éberlué devant cette première expérience de traduction de l’orquish sauvage.
- Heu ..Y t’a dit tout ça en quat’ syllab’ ?
- Non Boss, j’vous rassur’ j’ai un peu réduit, sinon d’main on y est encor’. J’vous ai traduit qu’les faits qui nous zimport’. Si j’devais rajouter les commentair’ sur l’gibier et les gonzess’, on s’rait pas rendu..…
- Mais ? Heu…y t’a laché qu’trois mots… ?
- Ouai Boss et alors ?
- … … Rien, laisse tomber… Continue…
Gorgnuk fit un signe au chef d’escouade pour qu’il poursuive. Ce dernier continua son rapport :
- Kam ah Ki !
Le visage du capitaine s’éclaira.
- Mouai, très bon, Y zont trouvé un passach’ dans les bois, derrièr' les positions zennemis, où qu’ya personn’. Zont fait plusieurs fois l’chemin, ya dégun pour surveiller. C’est à deux heur’ de march’ au nord de notr’ point de regroupation. Y disent que mêm’ de jours ya aucun risk. Y rajout’ qui zont jamais vu un’défense aussi mal ‘rganisée. ‘tant d’troufions sur le sud et personn’ pour surveiller les falncs. L’dépôt est à portée d’main. On peut interromp’ tout leur ravitaill’ment en kek’ zheures…
Wogard essaya de rester imperturbable devant cette traduction surréaliste entre le scout et son capitaine.
- Hum…et ça pourrait pas zêtre un pièj’ ? demanda-t-il.
Aussitôt Gorgnuk interrogea l’éclaireur.
- Kiy ?
La réponse fusa dans la seconde :
- Kvul ah u kraol !
- Ah oui. Alors y se sont quand mêm’ posé la question. En fait y surveill’ cett’ zone depuis deux jours, y zont même bivouaqué tout la nuit sur plass’. Z’ont joué du tamtam, fait du feu, personn’ est jamais venu. Zont quadrillé tous l’bois, ya que dall’, personn’, pas l’ombre d’la queue d’un poil de zhom à des kilomet’. Y disent que tout’ la Waaagh pourrait y passer en beuglant qu’rien n’bougerait dans l’pays. Pour eux la seul’ ‘xplication c’est qu’l’chef zennemi est un Kraol.
- Un quoi ?
- Un Kraol, Boss. C’est une ‘spression qui désign’ à la fois le fruit d’un arbr’ de chez eux et aussi un troll qu’aurait subi une ‘blation du cerveau.
- Un arbr’ de chez eux ???
Wogard fit signe à Skisnarch de s’approcher, et il montra du doigt, sur la cuirasse de son second, les gravures de feuilles de chêne stylisées.
- Kraol ?? Kraol ? répéta-t-il plusieurs fois à l’attention de l’orc sauvage.
Celui ci ri aux éclats en acquiesçant : Kraol fé, ko Kraol…
Toute l’escouade d'éclaireurs se joignit aux rires de son chef.
Gorgnuk sourit et traduit :
- Il dit que vous zavez beaucoup d’humour et ki sont fier d’appart’nir à une Waaagh ou qu’c’est que le chef y sait bien rir’. D’retour au pays, y racont’rons comment y zont déconés avec l’Boss de la Waaagh et y fêterons ça par une gross’ bouff’ et le sacrifiss’ de cent zelfes et nabots barbus, puis par…
- Ouai bon ok, j’crois qu’on a pigé. Fais en sort’ qui t’montr’ ça sur une carte, on va y aller.
Skisnarch afficha un grand sourire.
- Tout ça est conform’ aux zinfos de l’oeilkivoatou, Boss… C’est tranquill’…
- Ouaip, ça d’vrait êtr’ une vraie promenad’ de santé.

Tandis que Gorgnuk et ses éclaireurs orcs sauvages couraient sous la tente examiner les cartes du secteur, Wogard encore hilare se tourna vers ses officiers. La pluie avait cessé mais le vent continuait de faire claquer leur cape et les plumets de leur casque. Le Boss leva la voix pour couvrir les mugissements des rafales.
- Zavez tous honorés Groumph hier soir à tabl’ ?
Une exclamation de « Wouaiiii ! » lui répondit.
- Zavez tous honorés Schlika Schlika, c’te nuit au pieu ?
Un concert de « WOUAIIIIIIII !!! » lui fit échos.
- Z’êtes tous près à honorer Bigmandall’ aujourd’hui à la baston ?
Une explosion de « WAAAAAAAAAAAGH !!!! » masqua le bruit du vent.
Wogard, leva son épée haut au dessus de sa tête et reprit en cœur avec son état major : « WAAAAAAAAAAGH !!! »
Le cri se transforma en une déferlante lorsqu’il atteignit les troupes en marches en contre bas, qui le reprirent à leur tour.
Dans toutes la plaine le cri de guerre ancestral de la fédération des tribus orques se répandit de régiments en régiments.
A peine cessait il à un bout qu’il reprenait à un autre.

Il continua de galvaniser l’esprit combatifs des peaux vertes bien après que Wogard et ses officiers eurent pris leur position à la tête de leurs troupes en marches.
WAAAAAAAAAAAAAAAGH !!!!!!!!!!!!!

Au second jour de la campagne, la vague d'attaque s'était terminée sans embrouille. Farok s'était attendu à de la résistance, mais il n'en avait trouvé aucune. Les maudits elfes avaient du fuir pour se rassembler dans leur place forte.

Il avait adressé un message aux défenseurs, leur expliquant les termes de la guerre. Les nouvelles étaient bonnes, partout les assauts de la Waaagh étaient couronnés de succès. Seul le boss Wogard avait vu l'une de ses cibles fuir avant de pouvoir frapper. Mais au moins pouvait-il maintenant reprendre les terres ancestrales comme prévu.

Les victimes étaient complètement démunies, dans la stupeur ils avaient même confondus l'origine de leurs assaillants. Finalement, Farok avait ouïe dire qu'un conseil se faisait rassemblant les nations qui avaient à se défendre, et leurs alliés bien entendu. Farok fut si outré qu'on ne le reconnaisse pas qu'il envoya alors un second message, de provocation cette fois.

Il regardait ses troupes investir les lieux, quand un orc passa par là. Il lui hurla:
"konssolidé lé défenss, lé zelfes on plu d'un tour dan leur sak... on doit pouvoar se défendr s'il le fo!"

L'orc courut accomplir son devoir. Pour le moment tout se déroulait parfaitement, mais Farok rêvait de gloire, et pour ça il devait encore attendre...

Au troisième jour de la campagne, les événements prirent une tournure différente.

D'une part, les troupes de Farok eurent la surprise d'une contre-attaque des elfes de Valfe. Un simple bataillon d'archers sylvains livra le combat combat contre les légions orques de Farok. Heureusement Farok avait un politique de conquête lente: on prend les territoires, on fortifie sa position. On avance, on fortifie, etc.

Farok aboyait ses ordres pendant le combat:
"-Dépéché vou bande de limasses!
-Arché sur les tours!
-Cavalié en sel!"

Les troupes ennemies furent anéanties en peu de temps. Au vu du nombre des assaillants, Farok comprit qu'il s'agissait sans doute d'une attaque d'éclaireurs.

Il clama:
"-Resté sur vo pozissions!!
-Possté dé sentinels tous les 10 metres. Et préparé vou à passé la nui inssi!"

Dans le courant de la journée, de nombreuses informations venaient s'ajouter: tout d'abord Amireth des Mehramohrs, avait décidé de prendre part aux côtés des Zanarkand dans ce conflit. Une bonne chose, il avait croisé ce seigneur de l'ombre quelques fois, et il avait du fuir. Enfin un combattant expérimenté? La gloire allait finalement venir, peut-être...

Ensuite, il semblait que la ruche des Zanarkand venait de se réveiller! Leurs membres se rassemblaient, ils tenaient maintenant des réunions secrètes. Les ennemis commençaient à s'organiser. Enfin on allait avoir le droit à de beaux combats. Farok était fier!

Il rassembla toutes les informations, et s'installa dans sa tente. Là il consulta l'Oeilkivoatou, qui lui révéla toutes les positions ennemies. Pour l'instant aucune inquiétude particulière à avoir. Mais brusquement l'Oeil fit entendre sa voix grondante:
"-Il était temps pour vous, mais la guerre n'est pas encore gagnée.
-Oué, t'inkiet, j'suis du genre méfian
-Bien, il va te falloir être prudent. Vos ennemis sont très nombreux, et ils s'unissent. Cela ne sera pas aussi facile dans les jours à venir."

Après quoi Farok décida d'aller inspecter les défenses. Il médita sur ce que l'Oeil venait de lui dire. Oui, les ennemis s'organisent, Une riposte allait sans doute avoir lieu. Les ennemis et leurs alliés étaient nombreux, leurs ressources grandes.

La décision s'imposa donc. Il commanda à un de ses gardes:
"-dépéché une micive au château: il fo ke no zorks de garde élargisse notre domène. Kils construize des avants postes un peu partout."

Puis continuant l'inspection, et prit dans ses pensées il dit à haute voix:
"La léjande rakontera ke 7 orks on levé une armé jigantesk é ke tou nawak' en fu ébranlé. Koikil arive la gloar é à notre porte!"

Le 5e jour de la campagne d'Orclandiish était plutôt morne.

Farok avait envoyé une partie de ses troupes détruire des objectifs stratégiques. Wogard continuait de se défendre tenacement contre les elfes de Dominaria. Les choses changeaient peu.

Farok soupçonnait toujours un mauvais coup de la part de l'ennemi: ses sentinelles étaient donc aux aguets.

C'est alors qu'il se rendait à sa tente pour consulter l'Oeilkivoatou que le boss orque entendit les trompettes orques résonner.

Un gobelin accourut et dit d'une voix couinante:"
-Bossssssssss Farokk-kk, on a repéré un nouveau camp aux zzzzabords de notre domainee!!!!!!
-Préparé lé troupes. Je vé just à ma tante kelke zinstans.
-Bien maîîîître!"

Farok marcha d'un pas décidé vers sa tente et observa avec attention son palantir. La vision qui lui fut offerte le mit hors de lui. Il hurla:
"Foutus gobelins!!! Keskon s'en fou de cé voizins kan cé dé zorks de la Waaagh!! Sa etre lé peti nouvo arivé apré la guerr!!!!"

Il ne prit même pas la peine de sortir de sa tente pour montrer son dédain.

Wogard finissait son casse-croûte du matin. Les toiles de sa tente étaient faiblement secouées pas une petite bise venue du nord mais le soleil était visible au travers de l’ouverture entre les deux monstrueuses silhouettes des Uruk-Hai gardant son accès.
Il vit apparaître Skisnarch en contre jour dans l’encadrement.
- Salut Boss. On attend qu’vous.
- Ouais, ouais. Va y aller. Comment qu’ça c’st passé c’tte nuit ?
- Nickel chrom’. Skisnarch sourit en clignant de l’œil. Mais vous l’saviez déjà Boss.
- Comment qu’tu veux qu’je le sach’ ?
- Chaque fois qu’vous m’envoyez en mission diplomatik’ chez un seigneur vous m’donnez ‘zactement les munitions qui faut, Boss. Vous savez toujours d’quoi qu’il a besoin, d’quoi qu’il a peur, et vous m’envoyez lui offrir’ l’un et lui retirer l’autr’…
- Bah.. Arrett’ dont va. C’est toi qui sais les attendrir, moi chuis qu’un vieux loup bon pour la baston.
- Ouais, vous t’nez plus du r’nard que du loup, Boss. Et j’vous ferez r’marquer qu’vous êtes le plus jeunn’ Boss qu’une Waaagh ait jamais eu, alors l’couplet sur l’vieux loups… Pas à moi.
Wogard finit d’un trait sa choppe de bière de champignon. S’essuya d’un revers de la manche et enfila son casque.
- Bon allez, si on les laiss’ planté là, vont prend’ racine.
- Ouai Boss, sont pas habitués à glandouiller nos p’tits gars.

Les deux orcs sortirent de la tente et se dirigèrent vers une estrade en bois ornées de flammes et d’étendards aux couleurs des tribus de la fédération. Cette nuit deux nouvelles couleurs avaient fait leur apparition au sein de la Waaagh.
Le Boss et son adjoint se hissèrent sur la plate-forme de bois et rejoignirent les autres officiers alignés en grande pompe, surplombant la presque totalité de la Waaagh rangée par régiments.

Wogard s’avança au bord de l’estrade sans jeter un œil à son état major. Ce matin il n’était pas là pour ses officiers, ce matin il été venue pour ses guerriers, ses braves, ses p’tits gars…
A son apparition un WAAAAAAAAAAAAGH spontané monta de milliers de gorges galvanisées et reconnaissantes.
Les poings sur les hanches, les jambes écartées, Le Boss regarda les visages levés vers lui. Il accrocha quelques regards, quelques questions muettes, quelques appréhensions… Mais nul doute, nulle peur, nul reproche. Tous étaient là pour se battre pour leur nation et pour leur Boss.

Fier de ce qu’il voyait, Wogard s’humecta les lèvres puis clama bien fort son discourt.
- Vais pas vous faire un cours de politik, vous y bitteriez que dall’. Et puis vous savez tous pourquoi qu’vous êtes là. On se bat pour not’ terre. Les armées d’l’autr’ camp l’ont découvert à leur dépends ces derniers jours. On a défait les nabots barbus que cette minab’ alliance nous avait parachuté. Trois seigneurs d guerr’ de l’aut’ camp ont appris avec amertum’ ce qu’est une Waaagh. A trois contr’un.. Pardon, à quatre contr’un, ils n’ont essuyé que des baff’ et des mandall’. Nos ‘ffectif grandissent chaqu’ jours, les dieux sont avec nous et nous bastonnons pour notr’ avenir… C'était simple et clair, juste ce qu'il faut à un esprit orc pour être receptif.
Du coin de l’œil Wogard vit Skisnarch qui s’entretenait avec un gobelin du service des liaisons. Il tenait à la main un étuis de cuir bagué de vert, ce qui signifiait que le message était des plus urgent.
Le Boss attrapa un de ses officiers par le bras et le poussa vers l’avant de l’estrade.
- Le Boss Huaire va vous ‘xpliquez comment ki voit les choses.
Laissant son officier digérer la surprise et improviser, Wogard sauta sur son adjoint.
- C’est quoi ?
Skisnarch souriait de toutes ses dents. – Y sont d’accord, tenez Boss.
L’imposant orc parcouru le message rapidement. Il fixa Skisnarch dans les yeux pendant deux secondes. – Va lui dir’ qu’j’arriv’.
Puis il se tourna vers Huaire dont la harangue semblait vouloir s’envoler à chaque nouvelle déclaration.
Il exultait :- Et pourquoi ki zont peur d’nous donner une terr’ tous ces cran’ de hobbit ?
Wogard le saisit pas l’épaule, et l’écarta légérement.
- Ouais Huaire, on sait tous pourquoi ki zont les foix d’nous r’donner notr’ terr’. Y zont peur qu’t’en fasse un dépotoir comme ta piaule… Exclamation de rire dans les rangs.
Le Boss poursuivit : - Bon les p’tits gars, fait’ vos bagages. On laiss’ la place. Dans une heure, j’veux tout l’monde en march’ pour le nord.
Aussitôt les chefs de régiments donnérent des ordres à leurs peaux vertes en train de rompre les rangs. Tous s’éparpillaient pour rejoindre leur cantonnement.

Wogard arriva dans un bosquet accompagné de Skisnacrh et de trente Huruk Hai. Sous les frondaisons, à l’abri des regards, un carrosse attendait là, sans personne alentour. Les armoiries, normalement visibles sur les portes, avaient été masqués d’un tissus noir.
Le Boss s’approcha et ouvrit la porte. Lorsqu’il voulut monter, la caisse tangua dangereusement. Aussi préféra-t-il s’appuyer sur les montants du véhicule et rester les deux pieds au sol. Son visiteur était soucieux de son anonymat puisque son visage était masqué. Assis comme il était, nul n’aurait pu dire sa taille, sa race ou même son sexe.
- Salut à toi Boss Wogard. Une voix habituée à l’autorité avec une touche de sensualité.
- Ouai, pareil. Alors zetes d’accord ?
- Oui, nous soutiendrons votre cause. Discrètement dans un premier temps. Puis au grand jours dès que notre force d’intervention sera prête.
-’peux savoir c’qui vous a fait changer d’avis ?
- L’équilibre, Boss Wogard.
- L’équilibr ? L’quilibr de quoi ?
- Sous prétexte d’abattre un petit mouvement indépendantiste comme le votre, n’y voyez nulle offense, la communauté de Zanarkand est en train de devenir la guilde la plus militarisée du monde et cela avec la bénédiction et les ressources de tous. Zanarkand à déjà livré de petites guerres d’occupation et de destructions de ci de là. Imaginez ce qu’ils entreprendront avec les armées colossales qu’ils entraînent actuellement… Nous ne pouvons tolérer ça. Nous alimenterons vos voies de ravitaillement, Boss Wogard. De l’aide plus… pragmatique viendra bientôt.
- Ok l’ami. Je vous laisse avec mon second, il va s’occuper des modalités. Mais… Zavez pas peur, vous, qu’on obtienn’ notr’ indépendanss’ ?
- Et alors ? Quel mal il y a-t-il à chercher la terre promise pour son peuple ? Nous pensons que la paix vaut bien un petit morceaux de Takim. Je sais que vous êtes un seigneur de guerre honorable, je sais quel poids vous donnez à votre parole. Seul l’Orclandiish vous intéresse ? Cela nous convient pourvu que cette guerre remette Zanarkand à sa place. Vous êtes un visionnaire Boss Wogard. Si vous réussissez, des générations de peaux vertes vous serons redevables pour la stabilité offerte à leur foyer.
- Parfait l’ami. Je fill’. J’ai une Waaagh à fair’ bouger. La place est chaude…

Le 6e jour de la campagne tirait à sa fin.

Farok s'était rendu au conseil de guerre de la Waaagh. La situation était alarmante. Non que les boss soient vraiment en difficulté, boss Wogard avait encore infligé de lourdes pertes à l'artillerie ennemie. Mais on présageait l'arrivée de nouveaux mercenaires sur le front. Les boss s'accordaient pour dire que l'arrivée de LostJiko, Esmeralda et Vici pour les Dominaria, ainsi que de Vavitu ou d'autres pour les Zanarkand, était imminente.

Seuls contre tous, les orcs de la Waaagh commençaient à exprimer des doutes. Seul Farok avait tenu tête au conseil. Boss Wogard venait d'exprimer ses intentions, et il demandait l'accord des tribus. Farok s'était alors levé seul:
"-Non sa etre movaize idé. Si nou vouloar ke la guerr a pa servi a rien, alor il fo continué de luté. Il fo juste orienté lé chozes diféraman!

Regardé lé cartes, vou voyé comman on é organizé. Là Tikili, là boss Wogard, et là moa. Sa fé 3 fron à tenir. No zennemis peuvent venir de partou é luté kontre chacun d'entre nou individueleman! Sa cé pa bon! Pa bon du tou, fasse à un ennemi en gran nombre!

Il fo se regroupé. Fer une grosse forsse unie et kombatre sur un seul fron ansemble! Ansemble on peu tenir!"

Ils avaient ensuite discuté pendant de longues heures sur les emplacements disponibles, les nouvelles zones de front, les mouvements à effectuer.

Finalement il avait convaincu tout le monde. Même boss Wogard était rassuré. Tous repartaient donc avec le plan B fraichement mis au point, et la ferme intention de l'appliquer au plus vite.

Arrivé en son domaine Farok donna ses ordres:
"-Urjan! Urjan! Préparé tou le monde! Fetes vo bagajes! On déménaje tou, allé ke tou soi pré o plu vite!!"

La nuit était tombée rapidement.
Le bivouac de la Waaagh, ce soir, ne semblait vivant que par les rondes incessantes des sentinelles, quelques chants nostalgiques et les grognements des sangliers. Ces gars avaient marché comme des forcenés une journée entière pour prendre cette nouvelle position. Puis il avait fallu rebâtir à la hâte en moins de deux jours, et cette nuit on était loin du chahut nocturne habituel dans un camp de peaux-vertes en campagne.

Wogard s’approcha d’un feu de camp où quelques orcs avaient encore le courage de jouer aux dés à cette heure tardive.
L’un deux embrassa sa main lanceuse en grommelant une prière à Piloufass’, le dieu gobelin de la chance, et il lança les petits cubes d’os dans une écuelle. D’où il se trouvait le Boss ne vit pas le résultat, mais a en juger par la mine réjouit le l’orc, Piloufass ne dormait pas lui non plus.
Tout en acceptant une tasse de tisane d’écorce, rallongée de gnollkarach’, que lui tendait un de joueurs, Wogard songeait que l’hiver approchait tout doucement et que nombreux sont ceux, humain, elfes, nains ou orcs, qui ne le verraient pas arriver…
Quel avenir pour tous ces combattants ?
Quel avenir pour l’Orclandiish ?
Bien que peu mystique, et encore moins dévot, Wogard avait acquit la certitude que les dieux marchaient aux cotés de la Waaagh. Cela ne garantissait nullement la victoire, mais cela donnait un sens à tout ce merdier. La fin n’était pas encore écrite, loin de là, et il n’était pas orc à faire une erreur d’appréciation de cette envergure. Il n’y avait que le déroulement des prochains jours pour déterminer l’issue de ce combat.

Ses plus fidèles lieutenants avaient leur Waaagh cantonnées à proximité. Le plan du Boss Farok était intelligent, et les premiers dividendes commençaient doucement à tomber dans l’escarcelle de la cause peaux-vertes. Le rassemblements était colossal, même le Boss se sentait impressionné par cette armée forte de plusieurs dizaines de milliers de guerriers. Jamais la cause de la nation peaux-vertes n’avait mobilisé autant d’épées sous une même bannière. Mais hélas leur ennemi avait réagit presque aussi vite, et dès le lendemain de leur arrivée, déjà les couleurs de Dominaria et Zanarkand avaient été signalées par les éclaireurs dépêchés dans tout le pays.
Les effectifs et les moyens de leurs adversaires semblaient inépuisables. Ce combat commençait à prendre des proportions hors contrôle.
Ses ennemis étaient bien approvisionnés et bien commandés. Il avait affronté, à chaque fois, des généraux compétant et derrière chacune de leurs opérations il sentait la patte de ce général mercenaire, ce Arkun.
Ce peaux-vertes renégat, qui mettait sa vaste science de la guerre au service des ennemis de son peuple.
Bah, en quoi était il un renégat au fond ?
Les convictions raciales ?
Wogard les affichait en façade, mais il n’avait jamais pensé qu’un nain fut plus bête qu’orc. Pour lui le racisme primaire était une arme politique pas une conviction profonde.
Un orc élevé par des humains se devait de défendre ses parents contre-nature. L’honneur d’un guerrier orc était ainsi fait. Il n’y avait pas d’incohérence à défendre les siens, qu’ils soient du même sang ou d’un autre. Il n’y avait qu’un lourd dilemme lorsque le choix devait se faire entre la race et les sentiments.
Le général Arkun, avait fait son choix et, maintenant il était une présence avec qui il fallait compter, et deux fois plutôt qu’une.
Ce sénile de chaman Tafokss avait il prévu que toute cette guerre, tout ce foutoir, se résumerait à un affrontement entre deux Boss orcs ?
Certainement pas.
Les dieux du Triorc étaient réputés pour leur fantaisie et leur goût de l’absurde. Sûrement devaient ils se délecter de ce face à face.
Ou peut être pas…
A quoi bon voir une signification derrière chaque évènement ? L’histoire était pleine de ces duels fratricides, la formule avait fait long feu, elle était éculée, usée jusqu’à la trame… Les mortels n’avaient pas tant besoin que ça des dieux pour porter la bêtise et l’absurdité aux nues.
Et puis ces dieux, dans leur éternité, devaient sûrement avoir évolué dans leur divertissements. D’ailleurs n’en avait il pas eu la preuve avec la main tendue de leur nouveaux alliés, aussi inattendue qu’incongrue…
Voilà un pied de nez typiquement divin. Une bonne farce céleste…

Wogard redonna sa tasse au soldat en affichant l’air le plus serein et confiant qu’il pu. Il revint à des considération plus pragmatiques.
- Alors les p’tits gars. Zavez la form’ à s’que j’vois.
- heu… Ouais Boss Wogard.
D’un signe du menton le Boss montra les boucliers posés contre la tente. Il représentaient une hache coupant une montagne en deux.
- Zêtes du régiment de Gurgoll ? Zavez fait du beau boulot, l’autr’ jour, sur la collin’ sud.
- C’était facill’ Boss, y avait qu’des tapett’ en face.
Tous sourirent de la fanfaronnade.
Wogard en rajouta : - Et s’que t’as vu là, mon gars, c’était leur troup’ d’élit’ …
Nouveaux sourires fatigués.
- Hey Boss on a l’droit d’repérer notr’ parcell’ pour construir’ plus tard ?
- Ouai Boss, quand on aura récupérer la terr’ d’nos ancêtr’…
- Ya un p’tit coin peinardos au sud de s’bois, Boss. J’y plant’rais bien ma hutt’.
Wogard aquiessa.
- ‘Faites aucun soucis, les gars, gagnez cett’ guerre, et y aura d’la place pour tous les orcs de Nawak’.

Au matin du 8e jour, Farok repassait les événements de la veille.

On avait déménagé en urgence, et on s'était installé là où c'était prévu. Trois boss de la Waaagh avait ainsi opéré en urgence. Et ils avaient bien fait, car quelques heures plus tard, c'est toute une nouvelle vague de peuples de la Coalition qui arrivèrent sur le front. Il y avait là parmi de hauts dignitaires de Nawakim: LostJiko, Vici et Vavitu.

Mais heureusement, grâce au plan B de Farok, les orcs de la Waaagh étaient à l'abri pour quelques jours. En effet les mercenaires allaient devoir installer leurs défenses loin du front: il n'y avait nul autres endroits où s'implanter.

Farok n'était pourtant pas particulièrement satisfait. Les défenses fraichement bâties, il se sentait vulnérable, et avec ses hordes dans un domaine si confiné, il se sentait à l'étroit.

Il appela son aide de camp:
"-ojourdui on va fer plu trankil. Gardé les sentinels en alerte, mé pour lé zotres, ils peuvent se repozé! On va avoar bezoin de leur forsse plu tar!
-bien compris, maîîître!"

La nuit était tombée au 8e jour de campagne.

Farok se tenait debout devant sa tente, en pleine nuit. Il attendait. On entendait au loin le ronflement des trolls, seules quelques sentinelles postées sur les tours scrutaient l'horizon. Une ombre fureta aux alentours, et finit par approcher le boss.

Farok découvrit le visage du gobelin qui geignit devant lui:
"-Bonsoir maîîîître!
-Alor kels son lé nouvels dé sités?
-On entend partout parler de la guerre, bossssss!
-Bien é keskon y di?
-La propagande des Zanarkands fonctionne bien, chef! Les gens écoutent les dissssscours de l'ennemi. On raconte que vous cherchez à tout ravager, que vos ambittttions sont plus grandes que cccccelles que vous déclarez.
-Moué, sa fallé s'y atendre. Lé jen peuve pa komprendre lé zorks é leurs tradissions. "

Il marqua une pause puis enchaîna:
"-Et sur la Koalission, on di koa?
-Les gens de la Coalition se font appeler les Libertiens, messsssire! Ils se posent en défenseurs du peuple et de toutes races, ils... "

Farok l'interpella:
-KOOOAAAAAAAAA????!!!!
Mé cé koa ce binz??? son ossi bete ke sa? Nan mé ho, fodré pa inversé lé roles non plu!"

Le gobelin se terra face à la colère de son supérieur. Farok brûlait de rage. Il hurla:
"-Libertiens, libertiens, mé cé nawak! Ils son plu d'une sentène d'aliés kontre sinque orks, é ils dizent kombatre pour la libertée. Mé ki gobera sa, hin???
Nou on veu la terr de no zancetres, sa cé pa kompliké. Lé zorks von pa cherché midi à katorze eure!
-Vous dîtes, maître, il fait nuit, non?"

Farok avait besoin de passer ses nerfs sur quelqu'un, il en profita donc pour hurler de plus belle, réveillant tout le campement:
"-Midi à katorze eure! Cé une ekspression humène!!!
Sa ve dire kon va pa cherché tré loin! On sai y fer dan la baston, é le respé dé zarts de la guerr é dé zancetres, mé pour tou le reste, on va pa fer kompliké kan on peu fer simple!
-Quel érudit, vous faites, ssssssire!"

Farok l'empoigna et sortit une dague de son foureau:
"-Keske je vien de te dir, abruti??? Tu veu mourir ou koa???
-Non, bossssss, je m'exxxxcuse sssi je vous ai offensssssé, bosssss.
-Gniark!!!! Allé kass toa!
-A vos ordres!"

Sur quoi, Farok infligea au pauvre gobelin un vilain coup de pied au cul, et le gobelin se retrouva dix mètres plus loin face contre terre.

Il médita encore longtemps après ça. Il s'était attendu à ce qu'on les diabolise, ç'avait toujours été ainsi avec les orcs. Mais Farok était un orc, et les orcs pensaient que l'honneur et le respect, les fondements même de la liberté, s'acquéraient au combat. Dans les croyances orques, on s'entraine pour être plus fort, et un jour on défie son maître pour prendre sa place. Ainsi brise-t-on ses chaînes: par la force.

Il n'avait pas songé que d'autres puissent se réclamer du côté de la liberté, ça le mettait hors de lui. Lui qui avait si bien démontré ses compétences, lui qui avait acquis une si haute position dans la hiérarchie de la Waaagh! La liberté ultime il y était presque: qu'il guide les nations orques à la victoire, qu'il libère l'Orclandiish de tous ces seigneurs repoussants qui profanaient les terres sacrées, et alors peut-être, alors il pourrait défier le Boss Wogard. Lui qui avait vécu dans la servitude d'un humain, son âme atteindrait alors sa plénitude!

Il rentra dans sa tente en murmurant:
"-Et pui d'abor s'ils ce klament défensseurs du peuple, pourkoa kils l'ont pa défendu avan leur peuple, hin? Au lieu de sa ils préféré konstruir des boutiks pour se fer des bijou surement! Sa cé défendre son peuple, hiiiin???...."

Au 9e jour de campagne, une annonce avait dominé les discours: celle du soutien des Canards Sauvages aux côtés de la Waaagh.

Farok avait eu un rôle à jouer dans cette affaire. En effet, le boss Wogard l'avait nommé pour représenter les nations orques auprès des Canards:
"-Farok tu seras notre diplomate auprès des Canards Sauvages.
-Dyplomate, cé koa?
-Ta mission sera de convaincre les Canards de nous aider. Tu nous représenteras.
-Ah ben fassile, mé j'vé pas uzé un peu ma ache?
-NON !!!! Ne fait surtout pas ça!! Tu vas leur parler. Tu leur donne des arguments pour nous rejoindre: tu leur fait comprendre qu'on a besoin d'eux et que c'est aussi bien pour eux.
-Parlé é convinkre, é tou sa san ma ache? Cé pa gagné boss!
-Voilà tu as tout compris!"

Farok rentra donc chez lui. Dans sa tente, il entendit le grondement de l'Oeilkivoatou pénétrer son esprit:
"-Ah enfin!
-Koa toa vouloar?
-Je sais qu'on t'a attribué une mission importante. Grâce à moi tu occupes une position importante chez les orcs. Il est temps maintenant que je te donne de nouveaux pouvoirs.
-Koa?
-La mission qu'on t'a donné est difficile, particulièrement pour un orc comme toi, tu le sais bien. Regarde sous ton oreiller, tu devrais y trouver un anneau en argent. Cet anneau est magique, grâce à lui tu gagneras de l'éloquence, et tu sauras parfaitement remplir ta mission."

Farok souleva l'oreiller, et y prit le bijou. Il fut tenté de le passer à son doigt, mais réfléchissant bien, il se disait que l'emprise du mystérieux Oeilkivoatou était en train de grandir sur lui, et que mieux valait en limiter son usage.

Néanmoins, grâce à cet artefact, les négociations durèrent seulement 3 jours, et les Canards firent leur déclaration.

Quant à Farok, il n'enfilait son anneau que lorsqu'il devait accomplir son office...

Cela faisait 15 jours que l'offensive de la Waaagh avait débuté et un peu moins que la guerre était réellement déclarée.

Les orcs de la Waaagh s'était donc rassemblés sur leurs positions, afin de se défendre. Il y avait le Boss Wogard, Tikili, Bob le tueur, Backmorda et Farok.

Comme ils s'y étaient attendus, les 5 boss de la Waaagh virent leur ennemis arriver en nombre et commencer à assiéger leurs territoires. Une impressionnante armada se tenait là. La Coalition avait rassemblé toute sa force de frappe contre les 5 nations orques rebelles. Les champions de Dominaria étaient en première ligne: thor, Gyllys, LostJiko et Vici; tandis que les armées de Zanarkand s'occupaient de délimiter le siège grâce à valfe, carambar, Elche, Vavitu, Iznogoud et Arkun, le commandant, fraichement venu.

Quelle ironie que ce soit un orc qui fut nommé pour combattre les nations orques unifiées dans le but de libérer leurs terres sacrées. Mais il y avait une logique à cela: les orcs étaient parmi les meilleurs combattants de ce monde, et ils étaient de nature corruptible.

La situation était maintenant périlleuse: les champions de Dominaria progressaient chaque jour et ils étaient maintenant tout près des derniers camps de la rébellion orque. Mais les boss ne s'affolaient pas pour autant. Ils avaient laissé les ennemis s'enfoncer dans leur terre, en attendant l'heure propice pour la Waaagh finale!

On avait même vu un certain Loup59, du clan Nighthunter, être recruté par la Coalition pour l’occasion, qui tenta une incursion inutile sur Bob Le Tueur et s’écrasa sur sa défense. Belle démonstration en tous cas : la Coalition savait y faire pour manipuler les autres sous prétexte de la menace orque, mais les orcs résistaient toujours.

Farok se tenait avec ses troupes, afin garder leur motivation, il leur tint ce discours:
"-Orclandiish etre terr ork! La Koalission pa vouloar nou prendre cé terr! Pourtan euh ossi prendre dé terr. Pourkoa nou pa pouvoar prendr sels là?
Moa ekspiké vou : sa etre simple : la Koalission veu juste ke lé zorks meurent ! Sa etre leur motivassion !
Mé nou resiston, alor ils viennent toujour plus ! Parske lé zorks doavent mourir !

Oui nou resiston, on vient de fer le bilan des komba juska prézan. Le voissi :

Les pertes ché lé zorks unifiés son d’anviron :
-200 piesses d’artiyeri
-1 200 archés
-16 000 cavaliés
-3 200 soldas d’infanteri

Mintenan lé chiffres dé pertes enemis :
-10 300 piesses d’artiyeri
-15 200 archés
-7 300 cavaliés
-8 200 soldas d’infanterie

Nous etre 5 orks, euh etre 11. Mé meme si eux 2 foa plus nombreu, eux perdre 2 foa plus de troupes. Sa veu dire ke lé zorks son….. (il parut hésiter)… 7 foa plus for ke la Koalission… "

Il fut coupé par un gobelin qui précisa :
"- 4 fois plus fort, chef !
-Cé ce ke jé di mizérable vermine !!"

Il reprit :
"-Alor courage, brave zorks! Lé forsses de l’Orclandiish peuvent tenir ! "

[HRP]les chiffres sont peut-être erronés, il me manque qq rapports de combats[/HRP]

Au soir du 17e jour, sur la colline de l'état-majors au camp du seigneur Wogard.

Un orc, a priori un officier du Boss Wogard arrivant sur la colline cria vigoureusement:
-Hé, Boss!!!
-Boss, z'est important!

Puis il se rendit a l'évidence..., le boss était manifestement absent..., ou.., enfin, il le saurait bientôt, il aperçu Skisnarch entrain jouant manipulant adroitement son poignard pour passer le temps, il avait l'aire de se curer les ongles a première vu ( après toute cette attente, les orcs commencent vraiment a s'ennuyer et font n'importe quoi ), Skisnarch devait surement savoir, alors il l'interpela et lui demanda:

- Skisnarch, tu zais ou il est le boss? Z'est urgent!

Celui-ci réfléchi quelques instants..., tout en continuant à se curer les ongles, il se dit que le Boss ne pouvaient pas être parti, il l'aurait dit, on l'aurait vu.... et en conclua donc:

- Z'crois qui doit être dans sa tente...

Puis Skisnach alla vérifier ses dire et effectivement il trouva la Boss endormi sur son bureau..., il fut un peu étonné, mais se dit que tout le monde pouvait prendre un peu de repos, même le Boss, ça ne pouvait lui faire que du bien...
Il hésita à réveiller le boss, et redemanda encore une fois au jeune officier:

- Z'est vraiment important??
- Oui, z'est un group d'messazers qu'on n'avait envoyé chez des'zamis du Boss qui vint de rvenir et d'm'le donner, et z'on dit qui fallait le dner l'plus vite au Boss!!!
- Alors, c'doit être important.

Après ces quelques informations Skisnach décidât de réveiller le Boss, il s'approcha de lui, et lui cria dans l'oreille:

- Boss, réveillez-vous!!!!
- Boss, z'est très important!

Rien a faire le Boss ne voulait pas se réveiller, mais Skisnach ne désespérais pas, il décida d'employer la manière forte, le Boss ne lui en voudrait pas, il devait être averti de cette nouvelle!

Alors, il commença a la secouer vigoureusement sur sa chaise, toujours rien, ensuite il se mit a lui taper la tête contre son bureau, d'abord doucement, puis plus, fort, encor plus fort et enfin.... le Boss se réveillait tout en criant:

-Ailleee!!!!, qu'est z'qui a?

Ensuite il tata son nez de ses grosses mains... et continua en énervée:

-*%"@, j'ai le nez cassé, qui m'a m'a fait ça???

Skisnach apeuré, répondit tout de même:

-Moi, z'était pour vous réveiller

Et il enchaina tout de suite ne laissant la le temps au Boss de réagir:

-On a reçu un mézage important! D'un vos z'amis!!!

Le boss, s'apprêtant a envoyer une bonne raclée a son second, retint son geste et dit beaucoup tout agité:

-Hein...De qui, y dit quoi??
-On ne l'a pas encore lu, Boss.

Le boss chercha le message de yeux, il ne vit rien sur Skisnach, alors il détourna le regard vers le jeune officier, s'approcha de lui, lui arracha le message des maintes, l'ouvrit et se plongea dedans...

Citation :

Très cher Wogard

En temps que nouveau chef des Frions, j'ai l'Honneur de vous annoncer que nous avons finalement accepter votre demande d'alliance. ( Nous réglerons les derniers détailles de l'alliance plus tard )

Ce qui signifie donc que nous allons entrer en guerre à vos coté pour cela, mais aussi pour d'autre raisons que vous connaissez déjà et dont je n'ai nuls besoin de vous citer.

-De ce faite, nous allons mettre en place dans les prochains jours une ligne de ravitaillement pour vous aider à lutter contre l'oppresseur.

-Quand à moi, je viendrais bientôt en personne, peut-être avec d'autres seigneurs, en Orclandiish. Mais pour cela, il faudrait me faire un rapport détaillé de la situation en Orclandiish, vos postions, les postions ennemis, nos forces, les forces ennemis et j'en passe, pour que je puisse débuter cette guerre dans les meilleurs conditions.

Ce devrait-être tout pour le moment

Sur ce bonne continuation mon ami, la justice triomphera!
Amicalement, Traqueur.

(ps: Vous devez être étonné de la rapidité de cette réponse, mais suite a votre dernière lettre décrivant la situation comme "critique" en Orclandiish, j'ai fait tout mon possible pour accélérer la procédure, convaincre tout le monde et ainsi vous rendre réponse si rapidement.)

Après une premières lecture grossière, il relit a haute voix la lettre pour ses deux invités... et se permit de commenter la fin de la lettre:

- Sa rapidité..., z'est pas trop taud, z'il l'aurait pas accéléré les chozes, on en aurait eu pour combien de temps??? Troix mois???

Skisnach sentant que le Boss était de meilleur humeur demanda:

- Z'est qui vos z'alliérs Boss? Y zont fiable?
- Je pens qu'oui, mais y zon zuper long avec leur democrazie... Je z'ai pas zi viendrons avant l'fin d'la guerre...?
- Alors z'est réuouizant tout'meme?
- Oui, on est pas d'tro contre l'oprezeur...

Puis le jeune officier se permis d'interrompre la discution des deux grands Boss du camp:

- On pourrait annoncer la nouvelle aux z'autres, Boss?

Wogard répondit imédiatment:

-Ben oui, imézil, z'est z'que z'en voulait fair

Ainsi les trois orc sortirent de la tante du Big Boss et wogard annonça a tous ces officiers:

- Les Frions z'e rallient a notre cauze!!!!

En veille orc demanda dans l'ignorance la plus complète...

-Z'est qui z'eux la..?
-Une grande guilde.... pour la plupare, ze sont des z'elfes!

Un autre orcs étonné dit:

-Des zelfes qui défendes notre cause, après les bizzard truc... ( cherchant le nom de cette prestigieuse guilde ) les...les Kanrdzz!
-On dirait que oui, tous les zelfes sont pas débile.. d'après za..., et on va paz priver d'alliés!!!

Sur ce le Boss reparti dans sa tente, réjouit répondre à cette lettre...

_______________
hrp: je ne sais pas si je respecte bien l'ambiance du camp, ça fait longtemps que j'ai lu les rp de Wogard, mais je vais les relire pour m'en assurer

ce mssage devait être posté il y a deux jours, désolé

Escorté par une poignée de ses fidèles Uruk, Wogard parcourait un immense charnier jonché de cadavres encore chauds et de ruines fumantes.

Il avait triste allure. Son épaulière gauche avait disparu, à la place un bandage crasseux maculé de sang lui couvrait l’épaule.
Son bras pendait le long du corps.
L’antique plastron qu’il aimait porter en guise de cuirasse était enfoncé en plusieurs endroit et tout son corps était couvert de sang et de boue.
Et les survivants de sa garde rapprochée n’avaient pas meilleure figure.

Systématiquement, en avançant dans cet océan de morts, ils tentaient d’identifier les cadavres orcs les uns après les autres.
Un bruit lointain de trompe se fit entendre derrière les collines voisines. Tous les Uruk Hai tournèrent la tête, aux aguets, l’air inquiet.
Wogard lui, continua inlassablement à retourner les cadavres, totalement absorbé par sa recherche.
Un des officiers de sa garde s’approcha de lui : - Boss ! Faut qu’on y va maint’nant, les mortkimarch’ de LostJiko vont etr’ sur nous…
- Barrez vous si ça vous chant’ moi je pars pas sans lui.
L’officier orc se redressa, l’air outré : - Boss ! Chuis là pour crever à vot’ place. Mais ça sert à rien, si vous crever just’aprés moi. On doit vous protégeationner vous savez bien.
- Alors boucl’ là et aide moi à chercher avec tes gars.
Un des Uruk venait de dégager d’un tas de plusieurs ouargues morts, une bannière à la hampe brisée. Il la brandissait en criant :
- Là Boss ! Ici ! C’est la bannièr’ d’son état major.
Tous se ruèrent sur les corps situés à proximité.

Il ne fallu guère de temps au petit groupe pour retrouver l’adjoint du Boss. Skisnarch était salement amoché à la tête et au ventre.
Il était en partie couvert par la carcasse d’un ouargue portant encore son caparaçon de guerre.
A demi conscient il ne réalisa son sauvetage qu’une fois que Wogard se fut assis pour le prendre entre ses bras. Il sourit faiblement et d’une voix encore plus faible il souffla :
- ‘Tain Boss, fait plaisir…. de vous voir.
- Moi aussi, petit, moi aussi.
Un spasme de douleur souleva le jeune orc et lui arracha un gémissement. Il se reprit doucement.
- Qu’est ce … qu’est c’qu’t’arrivé à votre cuirass’ Boss, l’ait cabossé d’partout ?
- Bah y se sont pas laisser fair’ en face, qu’est ce tu crois.
Skisnarch grimaça plus qu’il ne sourit : - Ben ‘reusement. N’est pas v’nu là pour prendr’ le thé non plus, Boss.
A nouveau une trompe résonna à proximité.
Le chef des Uruk tenta encore un : - Boss, faut qu’on s’barr vit’ fait.
- Ouais, pour sur petit. Allez ‘croches toi on va te sortitr d’là.
Sans ménagement Skisnarch fut couché en travers d’un sanglier. Il gémit et sombra à nouveau dans l’inconscience.

Wogard et ses quelques troupes défaites chevauchaient déjà plein sud quand la bannière victorieuse du Comte LostJiko apparut sur les collines surplombant le carnage de la dernière bataille.

Au 19e jour du conflit, Farok se réveillait tout tremblant.

Quelques jours auparavant il avait concocté pour la Waaagh un nouveau plan, baptisé "opération pieds-légers". Cette opération consistait en une série de contre-attaques et de mouvements calculés.

Le résultat de cette opération ne se fit pas attendre. Le boss Wogard livra un combat sanglant contre les nains de Gyllys. La bataille dura des heures, et opposa des dizaines de milliers de combattants féroces. Le combat tourna en faveur de Wogard, comme l'avait prédit l'Oeilkivoatou. Wogard triompha dans la plaine parsemde corps, mais tout comme l'avait prédit l'Oeil, les pertes furent lourdes.

C'était une grande victoire pour la Waaagh, même s'ils en sortaient affaiblis. L'ennemi le plus dangereux était anéanti. L'opération Pieds-légers pouvait continuer.

Or, dans la suite de cette opération, Farok devait jouer un grand jeu, car le combat suivant était pour lui. Il demanda donc à ses sentinelles de lui confirmer les positions ennemies. Une fois que ce fut fait, Farok prit donc la décision adéquate:
"-Nou zallon donc ataké le boss Arkun. Ojourdui lé zorks von kombatre lé zorks!"

Les cors et tambours vibrèrent, et Farok lança l'ordre d'attaque. Les orcs d'Arkun se défendirent donc vaillamment, mais c'était sans compter sur la supériorité numérique des troupes de Farok. Le combat fut bien plus court que la victoire mythique de Wogard, la veille. Farok était au milieu de ses trolls, luttant à la hache avec hargne.

Mais alors que les cors sonnaient la retraite ennemie, Farok fut touché par une flèche qui vint se planter dans ses côtes. Cette victoire au 18e jour du conflit, était la première grand victoire pour lui.

Pourtant en ce 19e jour de conflit, Farok était blessé. Il luttait autant contre les douleurs physiques que contre les démons que ses délires lui faisaient voir. Il reçut de nombreux messages de soutien de la part des orcs, qui saluaient sa victoire et son plan.

Dans cette guerre ses conseils avaient toujours été bons et même le boss Wogard l'avait appellé "le chef de guerre" lors d'un conseil des boss. Il fallait qu'il tienne bon et que le plan se poursuive.

Or, il avait un rôle à jouer dans la suite des opérations. Bien qu'encore affaibli il commanda donc à ses troupes la marche pour l'étape suivante: il devait maintenant affronter l'armée de Vici!

Cette fois donc, quand l'assaut fut donné, Farok supervisa le combat en restant auprès de ses archers Uruk-Haï. Les milliers d'Uruk infligèrent de sévères dégâts aux nains de Vici dès le début, mais les trolls de Farok étaient assez peu nombreux à avoir réchappé au combat contre Arkun et le combat se tranforma donc en mélée assez rapidement. Mélée dans laquelle les Uruks eurent un faible avantage, de part leur nombre.

Les troupes de Farok étaient maintenant décimées, mais Farok était heureux, malgré sa blessure et la situation de ses troupes: les orcs avaient combattu pour l'Orclandiish, et ils avaient gagné par 3 fois ces 3 derniers jours.

Les forces de la Coalition s'amenuisaient, tout comme les leurs, la fin de la guerre s'approchait surement. Et maintenant qu'il avait eu de glorieuses victoires, Farok savait qu'il pouvait mourir en paix.

Sur cette pensée, il corrigea dans un murmure:
"-Mé je doa enkor kombatre!"



PS: désolé pour la qualité médiocre de ce RP, bcp d'événements à relater et malheureusement je suis malade, donc ça influe sur mon niveau d'écriture

Skisnarch ouvrit les yeux.
D’abord floue sa vision lui révéla doucement une chambre aux murs gris et décrépis avec des poutres apparentes.
Sa tête lui cognait aux tempes, à donner la nausée.
Il tenta de s’humecter les lèvres mais sa bouche était sèche comme une vallée ensablée.
Couché dans un lit, il se redressa sur ses coudes pour observer plus attentivement les lieux.
Une petite fenêtre donnait sur un ciel bleu et clair, les rideaux en étaient fanés et déchirés. Il lui sembla même qu’un carreau manquait. La porte paraissait vermoulue et sa base était littéralement en dentelles, témoignant du passage incessant de rats et de mulots. L’atmosphère sentait la fumée et le moisi. Le tout était chichement meublé avec une petite table bancale et un fauteuil fatigué.

Des voix semblaient venir d’assez loin, de derrière la porte, d’un autre étage peut être. Skisnarch sourit mollement, les voix étaient, sans aucun doute possible, celle d’orcs. Il était donc parmi les siens.
A bout de force il se laissait retomber sur son lit et se rendormit presque aussitôt.

Nouveau retour à la vie. Le jeune orc ouvrit les yeux. Il eu plus de mal cette fois à se repérer. Il compris qu’il faisait nuit dehors et la luminosité dans la chambre était quasi-nulle. Sur la table à cotés du lit, une faible chandelle, malodorante, éclairait un pichet à la anse brisée et un gobelet en étain cabossé. Il se redressa et tenta d’attraper le pot. Son geste mal assuré lui valu de renverser la lourde cruche sur le parquet.
Presque de suite, des pas dans un escalier, puis une lumière sous la porte.

Elle s’ouvrit sur une large silhouette. Wogard entra portant haut une lanterne.
- Ben qui voilà qui nous r’vient de loin ?
- ‘Lut Boss.
Wogard vint s’asseoir dans le vieux fauteuil qui protesta sous son poids et posa la lanterne sur la table.
Il vit le pichet brisé.
- T’as soif ?
- J’ai la gorge comm’ un caillou Boss.
Wogard se tourna vers la porte et cria : - Montez nous voir une outr’ de bier’. Magnez vous, l’p’tit à soif ! Puis faisant face à Skisnarch. ‘Verras, c’est meilleur qu’l’eau du puit.
- Alors Boss ? Où qu’on en est ? On fait quoi ici ?
- Wohohoh ! D’abord comment qu’tu vas ? Tu t’sens comment ?
- Comme si j’avions servi de hochet à un bébé troll, Boss.
- Ok. Bon ‘va pas tarder à bouger d’ici, faut que tu sois en form’ pour ça. Alors ‘rposes toi.
- Et pour la baston, ça prit quell’ tournur’ ?
Le Boss se redressa sur son fauteuil et mit ses mains sur ses genoux.
- Arkun a pris contact. On discut’ pour une reddition. On est tombé d’ac’ pour un cessez le feu depuis hier soir.
- Alors c’est fini Boss?
- Ouais c’est fini. Presque…
- Et les autr’ ? Farok, Tikili.. ? Y font quoi Boss ?
- Les autr’ ils rest’ sur leur position’ment pour l’instant. J’veux un accord ferm’ et définitif avant qu’on bouj’.
- Et nos alliés des Canards Sauvach’ et Frions ?
- J’ai d’mandé que rien leur soit fait.

Skisnarch sembla hésiter avant de poser la question suivante, comme si il en redoutait la réponse.
- Et nos pertes, Boss ?
Wogard baissa les yeux en esquissant une grimace : - Terrible…
Le jeune officier en second s’appuya sur son bras gauche pour faire face à son chef.
- Hey Boss… Boss. Vous avez forcer personn’. On y a tous cru à l’Orclandiish, on est tous viendu à la baston avec l’espoir d’une terre enfin à nous. Z’avez rien à vous reprochassioner, Boss, rien du tout.
- C’est pas si simple t’sais…. Pas si simple du tout…
Skisnarch préféra changer de sujet.
- Hmmm…Et vous le croyez d’parole ce Arkun, Boss ?
- Moui, c’est un orc. Pour les choses d’la guerr’ l’a forcément un honneur.

Un Uruk Hai entra avec une outre pendante à son bras et un plateau garni de pain, de fromage et de quelques fruits.
Wogard versa la bière ambrée dans le bock d’étain et soutint la nuque de son second pour l’aider à boire.
- Alors ? ça fait du bien ou qu’ça passe hein ??
- Merci Boss. Faite voir le plateau là, j’ai comm’ un creux d’un coup…
- Tient boulott’ tant qu’tu veux, ça peux pas t’faire d’mal.
Wogard s’enfila une rasade de bière à même le goulot.
La bouche pleine, Skisnarch demanda : - Et après ? Quoi qu’on fait ?
- Chais pas ? S’soir j’ai rencard avec les croûtons du Collorque. On va voir…
Skisnarch ecarquilla les yeux et s'arréta même de macher.
- Vous n’gociez sans qui zaient donner leur accord ?
- Leur accord je m’en cogn’. Je négocie pour mes gars qui s’sont battu, pas pour ses vieux débris aux cerveaux ravagés à l’herbkifairir’. Z’auront leur mot à dire quand ils viendront à la baston en premièr’ ligne…
- Soyez prudent Boss. Défier le Collorque c’est craignos…
- T’biles pas, j’y vais en bonn’ compagnie. D’ailleurs faut qu’j’y vais. J’te raconte ça d’main.