Alliance pour la liberté des elfes et des humains

Perché en haut d'une colline, le seigneur elfe Gilïam regardait ses troupes. Pendant que sa cavalerie fonçait sur les arbalétriers adverses, ses archers déversaient des torrents de flèches sur les nains, paralysant l'action de la cavalerie ennemie. Il avait été réveillé tôt ce matin pour résister à l'assaut vacillant de son voisin. Il pensait que celui-ci enverrait toutes ses troupes, mais un de ses espions, envoyé pour infiltrer les lignes ennemies, lui avait rapporté qu'une escarmouche mal organisée lui avait déjà fait perdre son infanterie.

Lentement, la cavalerie progressait, taillant son passage à travers les contingents d'hommes qui protégeaient la mine. Les archers faisaient bien leur travail et bientôt, l'ennemi perdit aussi son artillerie. Sentant la victoire lui échapper, le nain ordonna à ses troupes de battre en retraite. Voyant cela, Gilïam décida de lui laisser la vie sauve, mais ses troupes, en manque de batailles lui laissèrent entendre qu'elles avaient besoin de cette guerre, de pillage et de domination.
Gilïam fut obligé d'accéder à leurs requêtes mais leur rappela que si-tôt cette bataille terminée, ils fonceraient vers le nord, vers l'autre elfe, ennemie, qui réclamait la vengeance, et que ce nain, bien que fort belliqueux ne devait pas les retarder. Les généraux acceptèrent et la bataille continua quelques heures avant de se terminer. Leröm, son conseiller rapporta à l'Elfe :
"Seigneur, les troupes ennemies ont été rattrapées et se sont rendues. Nous avons pillé la mine et détruit les installations avoisinantes.
-Très bien. À propos de nos pertes ?
-Nous avons perdu 500 cavaliers mais nos archers sont au complet, sauf quelques blessés. Notre infanterie n'a pas eu à attaquer, et notre artillerie n'a pas été trop endommagée.
-Hum...Et les éclaireurs ?
-Les éclaireurs rapportent que la Traîtresse a trahi les elfes et s'est retournée contre notre allié nain, malgré nos avertissements.
-Nous avons donc bien fait de nous avancer. L'état de ses troupes ?
-On dit qu'elle est forte de 1 200 hommes, mais ce que les hommes racontent n'est peut-être pas vrai.
-Nous verrons ce qui en sera, mais la guerre n'est pas finie. Quand la paix sera-t-elle rétablie entre les elfes ?"

Bientôt, la bataille fut gagnée, mais les pertes étaient lourdes et la cavalerie elfique avait presque été réduite à néant.

Quelques jours plus tard.

Encore la guerre, mais cette fois, afin d'éviter le désastre de la dernière bataille rangée, Gilïam s'était préparé et avait attaqué le premier enfonçant les lignes adverses, encore au prix de sa cavalerie. Il n'aimait pas cette guerre interraciale et il lui déplaisait de se retrouver contre des elfes.
Après avoir remporté la bataille, il se décida à faire ce qu'il voulait depuis quelques semaines.
"Leröm ! Apporte mon armure !"
Il ceignit son ceinturon, boucla son armure légère sur son dos, accrocha son carquois sur son dos et monta à cheval. La partie s'annonçait dure. Il galopa en direction de la butte où il voyait l'ennemi, entouré de son conseiller, des généraux de la cavalerie, de l'infanterie et de l'archerie, respectivement Tock-Rïm, ce qui signifie cheval volant, Dial-Tarm, longues-jambes, Liaro-Miark ou trait de feu et de son porte-drapeau, une jeune elfe à l'allure guerrière. Après quelques minutes de cavalcades, il parvient au pied de la butte et mit pied-à-terre. Face à lui, quelques archers avaient bandé leur arc et les pointaient sur lui et ses hommes pendant que la seigneure elfe sortait de sa tente, toute en armes.

"Seigneure, je viens faire la paix, car nous ne pouvons continuer cette guerre intestine. C'est pourquoi, en raison de ma domination sur vous côté militaire, comme le prouve le résultat de la bataille, je vous demanderai de quitter ces terres et d'aller vous établir ailleurs. Sinon, la guerre continuera, à mon plus grand déplaisir."
Ces paroles, il allait les regretter après, d'avoir été si dur envers sa voisine. Il aurait du oublier la vengeance.
L'Elfe refusa tout net.
Et la guerre continua.
Puis, un jour, l'elfe déposa les armes et déménagea au grand soulagement de Gilïam.

Toutes ces guerres commençaient à le lasser et se battre contre des elfes simplement par vengeance devenait triste et inutile.

Une idée germa dans son esprit. Mais non, ça ne servirait à rien, nul ne comprendrait son acte, et il serait relégué au rang des seigneurs minables.

Une semaine après.

En voyant les armées orques dévaster la grande île de Takim pour reprendre leurs terres ancestrales, Gilïam sentit que le moment était venu.
Laissant ses conquêtes là où il les avait arrêtées, il se retrancha dans son château et commença sa quête, traçant habilement les caractères des messages qu'il ferait parvenir aux quatre coins du royaume. Sa main tremblait un peu car il comprenait la gravité de la situation et il redoutait un peu les réactions des autres elfes et surtout des autres espèces.
Il y avait repensé, et repensé, et repensé.
Il devait rassembler les elfes, les mener ensemble pour prouver que le beau peuple était aussi puissant et grand que les autres races. Il se relit :

Citation :

"
Ô grand seigneur Elfe, habitant de Nakim,
Toi qui est pur et blanc de tout crime.
Je te convie en mon château
Afin de dresser, sans défauts,
Une guilde qui rassemblera
Les elfes, descendants des grands rois.
Ensemble, nous serons libres, de nous envoler
Au-dessus des patries de ce monde enflammé.
Ensemble, nous avancerons,
Et prouverons
Que les elfes furent
Et seront. Mes messagers iront, à toute allure,
Porter ce message, aux grands et aux petits
Qui à Nakim font leur vie.
"

Le message lui parut clair et simple, sans trop de bêtises et de fausses promesses. Difficilement, il se releva et avança vers la fenêtre regardant le vol des oies sauvages qui déjà repartait vers le sud. Il lui faudra être fort, pour résister aux assauts, pour se défaire des allégeances anciennes qui le liaient des pactes qui l'emprisonnaient. Bientôt, comme les oiseaux, il serait libre. Mais pour l'instant, l'heure était à la réflexion.
La guilde s'appellerait l'Alliance pour la liberté des elfes, pour l'union des elfes. Afin que tous se rencontrent sous la même bannière et se suivent, s'entraident au lieu de s'entretuer. Il réussirait à rassembler ses amis.

Quelques jours passèrent

Quelques jours passèrent, il était encore seul, préparant ses armées à la paix, entretenant tout de même son territoire et continuant sa muraille. Il décida de construire une muraille qui entourait son territoire afin d'éviter de se faire prendre par surprise lui qui maintenant préconisait la paix entre voisins. Sa vision avait bien changée depuis ses premières conquêtes et la guerre ne lui avait laissé qu'un goût amer dans la bouche. Tant de morts et de sang pour rien.
Peu à peu, l'alliance se développa. Un seigneur elfe depuis longtemps allié à Gilïam, son voisin accepta son traité et s'allia à lui. Florentus l'aida dans sa quête et ensemble ils mirent les bases de la guilde.
Les elfes seraient un jour ensemble, ils le savaient.
Au moment où il rédigeait ces lignes, le seigneur Gilïam repensait, ému à cette nouvelle recrue, ackinou, guerrier-mage, elfe, qui venait de se joindre à eux. Il était tellement heureux qu'il lui avait fait un don d'or, afin de l'aider à fonder sa cité. L'entraide sera primordiale dans sa guilde, il le savait.
Enfin, sa guilde prenait forme, et il devrait bientôt lancer un recrutement afin de regrouper d'autres elfes sous sa bannière. Mais les heures étaient sombres et bientôt la lumière l'aiderait et le mènerait sur le droit chemin.
Fatigué de cette journée, Gilïam souffla sa bougie et alla doucement s'étendre sur sa couche, plongeant dans un sommeil sans rêves.