concours "il fait bon vivre ...":rp de lendaenir

Qu'il fait bon vivre sur nos îles,...

Ce sont les premiers mots qui m'ont amené à prendre ma décision,... Il y a des éons de cela nous étions un peuple fier et fort versé dans les arcannes de la magie, guidant les autres raçes qui émergeait à peine du néant avec la patience et la douceur d'un père aimant.

Mais peu à peu notre soif de connaissance inextinguible nous poussa lentement mais surement vers des routes inexplorées d'un savoir que l'on pensait oublié,... Ou plutôt d'un savoir que l'on voulait oublier! Portés par la curiosité d'un nouvel art magique, mes frêres se jetterent à corps perdu dans l'étude afin de l'affiner jusqu'a son paroxisme. Notre destin funeste étais déjà tout tracé,...

Nos citées sylvestres autrefois rayonnantes et offerte aux yeux effarés des voyageurs, ressemblaient de loin à une émeraude parsemée d'éclats dorés en son sein. Répugnant à maltraiter notre mère nature au risque de fâcher les dieux et élémentaires, nos ancêtres avaient bâti les citées principalement dans les arbres à l'aide de procédés magiques désormais oubliés qui servaient à créer du bois, sans pour autant devoir en couper et surtout, maintenir une certaine cohésion dans les constructions(malgré le goût prononcé de certains pour la loufoquerie,...)

... Je m'égare trop dans mes souvenirs mais, lorsque je revois le temps de notre splendeur, je ne peut m'empécher de hurler mon désespoir au monde devant ce coup du destin qui nous à été porté de plein fouet!

Peu à peu par la corruption de la nécromancie redécouverte, nos citées, place forte de lumière et de joie, se sont lentement dégradées. La lumière s'est éteinte, le chant des oiseaux s'est tu, remplacé par des cris rauques et inhumains ou pire: un silence pesant de menaces. La végétation luxuriante à cédé la place à une pourriture sans nom qui étouffais inexorablement les êtres sylvains pour ne laisser que des enveloppes d'écorce vides,... Mes frêres eux-mêmes n'ont pas échappé à ce mal insidueux qui pervertissait leur chair et leur âme. Ils sont les uns après les autres devenus des ombres pâles et décharnées, cachées sous d'amples robes à capuchon d'ou s'échappais de temps en temps des marmonements lugubres et empreints d'une folie dévastatrice,...

Terré dans mon sanctuaire, je priais les dieux pour m'éveiller de ce cauchemard. La nuit, je fermais les lourdes portes du temple tout en faisant l'effort de ne pas prêter attention aux hurlements qui emplissaient la nuit de temps à autre. Mais, lorsque l'aube pointait son nez, certain que les cohortes non-mortes avaient déserté les rues, je partais en quête de survivants l'arme à la main les guidaient dans mon lieu de culte préservé de toute magie impie.

Au fil des semaines, les derniers vivants,(hormis les réfugiés)avaient fini par succomber à une forme de peste maligne générée par les centaines de cadavres pourrissants qui emplissaient l'air de leurs miasmes, faisant de la cité un charnier à ciel ouvert, veritable festin pour les corbeaux,...

Notre fin semblait inéluctable lorsque l'un de nous se rappela le récit d'un voyageur parlant d'îles fraichement découvertes ou la lumière brillait d'un vif éclat,... Portés par le souvenirs, mes frêres purent un instant oublier leur triste destinée, se laissant porter par les mots avec ici et là, sur le visage d'un enfant ou d'un ancêtre, la trace d'un fugace sourire. Je dois reconnaître qu'a cet instant, les voir sortis de leur morne torpeur ne me laissa en rien de marbre et la décision de partir pour quitter à jamais ce tombeau de souvenirs putréfiés, s'imposa naturellement à moi.

Après une brève réunion avec les derniers membres du conseil, nous décidâmes de quitter le berceau de notre civilisation pour errer vers ces terres inconnues. Dès le levé du jour, des centaines d'elfes dépenaillés dont j'avais pris la tête marchaient vers un but incertain mais à l'aboutissement mille fois plus enviable que celui qui nous étais réservé ici.

Plusieurs lunes plus tard, je posait enfin le pied sur cette terre promise acompagné de mon peuple.(au plus fort de nos épreuves les elfes survivants se sont tournés vers moi et c'est humblement que j'ai accepté la responsabilité de chef de groupe afin de les guider vers un avenir meilleur)Les débuts furent difficile dans cette nature inconnue qui ne nous reconnaissait pas, mais petit à petit, le fruit de notre labeur se révéla payant. Certes notre nouvelle demeure n'est que l'ombre de nos ancienne cités mais parfois, il faut savoir laisser le souvenir d'une gloire fanée pour vivre le présent et ainsi l'apprécier. Désormais, je m'appliquerais à tenir mon peuple hors de la tentation tout en le protégeant contre les dangers du futur,...

Je ne sait si un jour cette lettre sera lue, mais d'avoir couché mes souvenirs sur le papier tout en emprisonnant le passé dans l'encre des mots m'apporte un bref répit salutaire. Je tiens à garder ce court fragment de l'histoire pour empécher les générations futures de commettre à nouveau l'irréparable par orgeuil, ou manque de discernement.

Toi qui lis ces quelques lignes. Garde les au fond de ton coeur pour que jamais le respect de la vie et de la mort ne se placent au-dessous d'intérêts égoïstes et pervertis.

Lendaenir Gix Vignar, Haut-prêtre du culte de Bahamut.