Elections et égalité

Pour la deuxième fois en moins d'un mois la drow pénétrait en ce tribunal, lieu de lois et de prétendue justice, trop souvent empli du simple silence. Elle n'avait que peu d'espoir sur la suite des événements. Elle connaissait la lenteur du processus, le manque de réactivité des institutions nawakimiennes en ce domaine. Toutefois cet outrage là était de trop, il méritait d'être clamé.

Elle savait que nulle justice ne serait rendu, elle ne s'attendait pas au moindre dédommagement pour cette censure honteuse. Elle ne pouvait se taire pourtant. La démocratie avait été truquée, la liberté d'expression bafouée, l'égalité piétinée sans remords par ceux qui devaient en être les principaux défenseurs.

Elle s'avança donc, le pas lent et la mine déterminée.

Pleine d'audace, elle entra dans la salle des audiences sans même y être invitée. Un huissier tenta de la retenir et reçu pour toute réponse qu'un coup de bouclier sur le crane. Le gardien assommé, elle se présenta au milieu de l'assemblée, enfin libérée de ses chaines.

"Assez d'être brimée et bâillonnée, plus personne ne m'empêchera de parler maintenant.
Tous devront entendre la honte qui ternit l'image de leurs dieux."

Elle haussa le ton pour se faire entendre de l'extérieur. Du marché à l'oratoire, la grande place de la capitale résonnait de ses paroles, en un murmure lointain certes, audible toutefois.

"Habitants de Nawakim, Représentants de la lois qui est notre,
Je viens à vous ce jour pour une plainte d'une ampleur peu commune.
C'est contre les dieux en effet que je souhaite plaider."

L'attention des présents attirée, elle s'éclaircit la voix et reprit plus doucement.

"Si la partie visée est majestueuse, l'accusation n'en est pas moins colossale.
Ce sont nos droits premiers qui furent en effet bafoués par ces divinités.

Je parle là de notre liberté d'expression.
Elle fut réduite de moitié quand nos messagers, en nos grandes-places bâillonnés, ne purent plus s'exprimer.

Il s'agit ici du droit élémentaire d'égalité.
Lui aussi honteusement détruit par l'instant où cette sanction en nos contrées s'abattit.

Dois-je encore citer la démocratie ?
Remise en cause par l'abolition de l'égalité des candidats à s'exprimer."

Elle marqua une pause, reprenant son souffle.

"Oui, chers Nawakimiens, c'est bien d'élections dont il est question.

Sur Dakim, cet avantage fut accordé à deux candidats sur cinq.
J'ignore son ampleur sur les autres îles...

Je ne connais que trop cependant le mépris des dieux devant nos suppliques.
Ils furent informés le jour même de cette injustice, rien ne fut fait.

Eux-mêmes,
Eux qui devraient être les plus grands défenseurs de la justice et de l'égalité,
Ont laissé commettre cet odieux crime.

S'ils n'en sont point l'auteur, ils en sont les serviteurs, pour n'avoir été ses opposants."

Elle apporta ainsi au greffier un parchemin reprenant les objets de sa plainte, noircir à l'encre noire sur le papier jaunatre.

Spoiler:

"A nous de faire connaître le préjudice subit.
A ce tribunal d'en rendre justice."

Connaissant la lenteur des réactions en cette place, elle alla s'asseoir dans les tribunes et s'installa pour une bonne sieste.

C'en était trop...
Salaha avait raison, et Nolofinwë ne put s'empêcher d'apporter de l'eau à son moulin...
Il voulait participer à ce jugement, il ne voulait sûrement pas qu'il tombe dans les oubliettes comme lors de sa précédente demande de jugement nommée "Affaire Yakim contre les Dieux"...

Il s'avança alors que l'huissier se remettait à peine de ses émotions... Sur son séant, tentant de se remettre sur ses jambes, il luttait péniblement contre les lois de la pesanteur... Son visage s'empourprait, il commençait à transpirer... Il voulait empêcher l'elfe d'entrer... Afin d'abréger ses souffrances, Nolofinwë lui assena un coup du plat de sa lame sur le haut du crâne... Il retomba comme une masse.

Nolofinwë n'avait rien à dire, mais il présenta une copie de sa demande de jugement, consignée par un greffier le (lundi 9 février 2009) (HRP) A quelle date cela correspond-t-il ??????????(/HRP)

Spoiler: