histoire d'un pêcheur

Le temps avait bien passé depuis....
Le Paladin avait vieilli, Son cheval aussi. Le seul achat récent, une canne à pêche.
Il approchait du port, retour vers l'agitation. Le Calvaire ne durerait pas longtemps, un peu de pêche et puis la revente habituelle pour ne plus dormir à la belle étoile. Son dos ne le supportait plus.

"Le privilège de l'Age" pensa-t-il.

Des badauds le regardaient avec une pointe de moquerie, il avait l'air si vieux et sentait le poisson.
Beaucoup ignoraient son pouvoir et sa connaissance dans l'art des soins.
Il avait soigné toutes sortes d'espèces d'êtres vivants et non-vivants d'ailleurs.
il avait guerroyé, perdu pas mal d'amis et d'amies.
Tout cela avait fini par le lassé. Il vivait comme un ermite, reclus, renfermé sur lui-même.

Puis une explosion, des cris, une odeur bien connue. Curieux mélange: poudre, sang, sueur.

Il s'arreta et observa la foule.
Les gens couraient dans tout les sens, et il le vit.

UN bébé, hurlant de peur, sali par l'explosion et la vie dure des pauvres habitants.

Il descendit de cheval et se dirigea vers lui.
personne ne fit attention à lui.

Il prit le bébé, puis entendit un juron.

" milliards di djou, lache-le misérable Elfe! " criait l'homme en haillon.

Carambar se retourna, il avait déjà le bébé dans ses bras. Il lui parlait dans sa langue sacrée tout en lui donnant une boisson sortie d'on ne sait où.

Le bébé se tut et sourit à ce drôle d'Homme.

Tous se figèrent, surpris par le calme du poupon et l'Elfe à la canne à pêche.

"Ne craint rien pour lui braillard."

Il lui tendit le bébé et s'en alla.

"Hola le soigneur, qui es-tu?"


Le paladin se retourna et lui dit,

"Carambar"

La pêche ne fut pas trop mauvaise en ce jour. Le temps ne s'y pretait guère, mais l'Elfe savait faire fi de ces inconvénients.
Le regard des gens du port avait changé. Certains étaient intrigués, d'autres furent plus indécis envers lui. Ne sachant pas si il devait le craindre ou nouer avec lui certains liens d'amitiés.

C'était un paladin, soigneur mais aussi un guerrier. Même si il n'inspirait plus la crainte.
"Oui, mais il doit avoir une armée et peux nous nuire si il le désire" intervient un agité plus mort que vivant.
"Depuis le temps qu'il vient pêcher ici, il t'aurait déjà occis comme une vulgaire carpe." lui répondit la gérante de la poissonnerie.

Carambar sourit en entendant l'intervention. Il ne dit rien en s'approchant de l'échoppe, y déposa ses poissons, laissa Miranda faire les comptes et prit l'argent que celle-ci lui tendit.
Puis se ravisa, se retourna et dit:
" Chère Dame Miranda, auriez-vous l'amabilité de faire livrer quelques poissons aux parents du nourrisson. cela me serait bien agréable."

Miranda, décontenancée dans un premier temps, accepta de rendre service a l'Elfe dont elle entendit la voix pour la première fois.

Carambar remonta sur son cheval et s'appretait à quitter le port lorsqu'il entendit une voix lui demander:

"Dites Seigneur, pourriez-vous me dire ce que représente le dessin sur votre tunique?"

Il répondit:
"Ceci n'est point un dessin très cher, cela s'appelle un Blason, et c'est un des plus cher à mon coeur.
Celui des Zanar. Mais c'est une vieille histoire......
Bonsoir l'ami."

Carambar pêchait. Rien d'anormal dirons-nous. Mais il se sentait épié.
Il était différend, normal c'était un elfe. Les guerres lui avait permis de développé tout ses sens. Même si ceux-ci étaient émoussés, l'instinct était toujours la.

Puis une petite voix.
"Dis Monsieur, pourquoi tu pêches même quand il fait pas beau?"
Carambar se retourna et le vit, bien droit sur ses petites jambes, les poings fermés et posés sur ses hanches, fixant le vieux pêcheur droit dans les yeux.

"Parce que j'aime cela et que le temps qu'il fait m'indiffère." Répondit le paladin.

"Oui, mais tu pourrais soigner les gens plutôt que de pêcher." renchérit l'effronté.

"Non, je ne suis pas docteur. Mes soins ne fonctionnent que sur les blessures dues au combat."

"D'accord, mais tu m'as soigné moi, et je ne suis pas un combattant."

carambar commençait à être irrité par ce petit impudent.

"Tu comprendras cela plus tard gamin. Tu n'as rien d'autres à faire, si oui ne répond pas et fais-le." dit-il sèchement.

"Tu n'es pas mon père, donc pas d'ordre à me donner." puis l'enfant parti en courant.

Carambar brandit sa canne à pêche et la fit balancer. L'hameçon tournoya dans les airs et suivi la direction imprimé par le mouvement du poignet.
Il s'accrocha au revers de la veste du gamin, l'homme tira sur celui-ci et le gamin fut stoppé dans sa course.

Les gens stoppèrent leur activité et ne savait pas trop quoi penser.
Le pêcheur montrait un signe d'énervement et cela les inquiétait. c'est un Seigneur et il a droit de vie et de mort sur la populace.

Dame Miranda accourut auprès de son neveu et paraissait inquiète.

"Bonjour Dame Miranda, vous connaissez ce petit effronté?"
"Oui Seigneur Carambar, c'est mon neveu. veuillez l'excuser. Il est parfois turbulent."
"Lache-moi tantine, j'ai rien fait et j'ai pas été grossier."
"Veux-tu te taire garnement et t'excuser auprès du Seigneur."
Le garçon perçut l'inquiétude sur le visage de sa tante et présenta ses excuses.

"j'accepte tes excuses mais comme punition je veux te voir dans deux jours ici-même avec une canne à pêche. Je vais t'apprendre les rudiments de cet art.
allez ouste galopin." et le gamin trop heureux de s'en tirer à si bon compte détala comme un lapin.

"Dame miranda, prenez cet argent, donnez-lui une canne basique et une tenue pour qu'il sache affronter nos rigueurs climatiques. je vous souhaite une bonne journée. Merci d'avance."

Carambar remonta sur son cheval et s'en alla.
Ses hommes, apparut comme par enchantement, étaient en train d'entasser les poissons dans un chariot.
Miranda s'approcha d'eux et leur demanda :
"il est toujours aussi bizarre votre maître?"
"Non ma petite dame, m'est avis que vous lui plaisez." Et les soldats éclatèrent de rire pendant que miranda rougissait.
"Hola Soldats" tonna le chef de la troupe, "si il vous entend parler de la sorte, certains risquent de perdre quelques morceaux d'oreilles. Allez en route. Ne prêtez pas attention à leurs dires Madame, ce ne sont que de gros veaux en manque d'action. Au revoir Madame."
Et Miranda vit la troupe s'éloigner pendant que son trouble se dissipait.