Face à ma lucarne, je regarde le soleil qui tire enfin sa révérence ne laissant qu’a présent que de mince traînée orangée dans ce ciel qui s’obscurcit. Du haut de mon manoir, j’observe le peuple qui lasse de leur journée regagne leur foyer, un doux et somptueux foyer, ou naisse alors les flammes dans leur cheminée pour faire fuir les ténèbres qui s’avance gentiment.
Quelques portes qui se referment brusquement faisant écho à mille lieues, alors que s’en viennent les étoiles. Quel dommage de ne pas profiter de ce magnifique spectacle, le peuple de l’ombre quand a lui se délecte de ces fuites furtives, tous essayant de trouver une échappatoire à cette nuit sans lune.
Il est temps pour moi de partir en chasse. Peut-être quelques paysans se tuant à leur dur labeur n’ont pas vu la nuit s’avancer si prestement, si soudainement. Les autres se désaltérant sans méfiance dans la taverne la plus proche, un terrain de chasse tout entier, rien que pour satisfaire mon appétit.
Un sourire sardonique éclaire mon visage ne laissant deviner qu’a moitié, ce que je pourrais être.
Je me retourne brusquement, puis m’éloigne de la fenêtre, je m’ennuie, et, quand je m’ennuie, je me sens pas bien. Heureusement, je vais pouvoir sortir, non pas parce que la nuit commence à tomber, non pas, parce que la lumière du jour m’est fatale, tout simplement parce que je hais la journée.
Il y a de ces Races qui d’un moindre rayon lumineux les font partir en poussière, j’ai eu la chance de rencontrer un sorcier qui m’a absout de toute contrariété, même la lumière, je la supporte à présent, certes pas tout comme les mortels, mais au moins, je peux me balader si bon me semble sous la clarté du soleil.
Je descends les escaliers en trombe, je saisi ma cape au passage, puis en moins de temps qu’il n’en faut, je me retrouvé aux portes de mon Château, un petit détours, pour aller constater l’avancée de mes constructions, tout semble fonctionner à merveille.
Un domestique me hèle timidement, il possède entre ces vieilles mains calleuses le rapport. L’assaut que j’avais commandité ne semble pas s’être passé comme je le voulais, et alors … Il y a juste un petit mécontentement …
Par le sang de Pitchwick, ces teigneux de villageois, ont résisté à mon assaut, Je les ai sous estimé, mes troupes commence à avoir le moral dans les bottes, Je ne peux plus me permettre de perdre encore une bataille !
Je pose un regard noir sur Refbios.
« Donne moi une seule raison de ne pas t’achever ! Par tout les démons, comment se fait-ce que tes hommes ne savent pas se battre, vais-je devoir moi-même entreprendre ces feignasses ? Où vais-je alors devoir tous vous éliminer pour que je puisse dégoter du sang neuf ! Je ne veux pas d’excuses Refbios, atèle toi à la tâche et plus vite que ça ! Lorsque je reviendrai, j’espère pour toi, que ces loques se montreront plus ombrageuses ! Dans le cas contraire, attends- toi à une mort douloureuse, feintes sous la torture !
EST-CE BIEN COMPRIS ? »
Je ne daigne pas poser mes yeux sur cet incapable, je ressens sa peur, et cela est bien suffisant pour le moment, sans modération, je claque la lourde porte en sortant.
Enfin dehors, une minute de plus et j’aurais commencé à étouffer. Je quitte mon domaine pour rejoindre les pavés centraux, de vastes demeures s’étendent ça et là, la lune se dévoile avec impartie, un reflet argenté vient se poser sur un lampadaire presque éteint, pourtant le vent ne souffle pas si fort … Je jette un regard sur l’abysse ébène, j’entends des voix par las bas, je souris.
Mes bottes claquent sur les pavés j’enfile ma cape, en n’omettant pas de rabattre ma capuche sur le visage. En avant, et dansons à présent …