Crack boursier, épilogue.

- Je voulais voir ça, je ne manquerais ce divertissement supplémentaire pour rien au monde....

Ce ricanement....
Non, pas elle!

Bedo essaya de l'ignorer, comme il faisait maintenant depuis de longues années.

Déesse de la jalousie et du ressentiment, elle avait depuis toujours ce pouvoir de le troubler, elle savait comme personne le distraire de ses convictions, le détourner de ses poids et mesures.

Ils avaient au début des ères oeuvré ensemble, elle avançait masquée encore, elle portait à son attention les appels des mortel, des causes impérieuses, des plaintes déchirantes d'âmes torturées par des griefs incessants. Il avait répondu à ses sollicitations.
Puis l'écoeurement lui était venu.

Quand elle le laissait à ses doutes pour retourner moissonner ses âmes mortelles souffrantes, il se sentait comme vidé. Et inutile.
Il avait cessé de l'assister. De l'écouter.
Il était devenu comme sourd et aveugle pour échapper à ses manœuvres.
Et depuis....c'était terrible entre eux.

Un combat de titan.
Car elle connaissait l'âme humaine comme personne, et savait y faire se cacher les pires haines, derrières des discours éloquents persuadés et persuadants, les vertus étalées, les démonstrations pour convaincre, les explications pour convertir.
Il avait lui aussi apprit: les mortels....jouet terrible des dieux.
A leur image finalement.

Il sentait dans son dos son regard pesant, alors qu'il allait rejoindre l'assemblée qui l'attendait de pied ferme.

Cette fois, il ne s'en sortirait pas aisément, malgré sa popularité, on le grondait, on lui demandait des comptes....
Et il devait reconnaitre qu'il avait , comment dire, manqué l'objectif ? Qu'il en avait trop fait ?

Car calmement comme après un orage, il avait raison retrouvée,et s'était demandé pourquoi il n'avait tout simplement pas, de son oeil tout puissant, consulté les livres des états généraux et remis en place les comptes abhérants, ces séries de chiffres atteignant des sommets la ou ils auraient du être plus proportionnés. Si facilement visible. Un jeu d'enfant. Car tout est écrit. Toutes choses ont leur mesure.
C'est sa raison d'être. A lui, Bedo.

Il s'était fourvoyé.

Mais rien de tout cela n'aurait pu arriver sans eux, ces débauchés désoeuvrés, ces dieux déchus, abandonnés par leurs créations qui se détournent d'eux, séduits par de nouvelles illusions, des espoirs, qui les tueront plus surement que les betises des ces enfantillages divins.