Gizaos se relève

Gizaos était restée de longues semaines au chevet de son ami Vavitu, cherchant par tous les moyens les causes de son étrange maladie, ne sachant trop que faire.
Petit à petit, elle le voyait sombrer dans des crises de plus en plus douloureuses, sa magie n'y pouvant rien, les hommes de sciences de son domaine ne sachant quel remède apporter.

sombrant à son tour dans la mélancolie, elle avait vu Arkun l'être le plus cher à son cœur disparaître au combat lors de la soudaine attaque du maître nain Karak.... Son corps ne lui ayant jamais été ramené, elle avait tout de même gardé le secret espoir.....

Puis ce fut le tour de Saint Pierre de se reclure au fond de sa grotte et d'entamer là sa nouvelle vie d'ermite, probablement destinée à se faire pardonner ses pêchés.

Gizaos voyait là tout son monde s'écrouler.

les semaines s'écoulaient donc ainsi, quand un jour elle reçut cette missive urgente d'Eron, son second.

Citation :

Princesse, les orcs ont attaqué les Z, Valfe et titail sont assaillis, la cruauté des combats est sans égale, ils s'en sont pris à une pauvre paladine!

Des bruits courent, on aurait vu Arkun en ville...

Le message se voulait court, mais percutant, ce qui la réveilla brusquement et la sortie de sa torpeur, il lui fallait réagir et vite.

elle avait gardé le cuisant souvenir de la première guerre contre les orcs, de leur violences et de leur arrogance...
Elle de rappelait qu'à la fin des combats, lorsqu'ils avaient fuit ils avait laissé cette terre jadis si florissante dans un état de désolation proche de l'apocalypse, les orcs avaient ruiné toute cette région de Takim ne laissant après leur départ que tristesse et désolation...

Aussitôt dit aussitôt fait, elle fit ses au revoir à Vavitu, son chef bien aimé et le laissa à ses crises de maladie.

Redressant la tête, regardant vers l'avant, elle se souvint de ce qu'elle avait abandonné pour prendre soin du chef sans succès.
Elle quitta donc son chevet et revint auprès des Z, sa famille de cœur. Délaissés, elle choisit d'en prendre la direction et d'assumer pleinement sa résistance aux orcs.

Une nouvelle fois elle sollicita son fidèle Eron :

-Qu'on ne me dérange sous aucun prétexte, j'ai des parchemins à envoyer. tu me rendras compte des réponses au fur et à mesure.

Elle s'assit dons à sa table sous la fenêtre de ses appartement et commença sa rédaction, sa première lettre serait pour celui que son cœur avait choisi...

Elle avait écrit beaucoup de messages, des appels au secours, comme autant de bouteilles à la mer jetées à l'aventure. De longues heures enfermée à son bureau ignorant la faim et la soif.
Comme chaque jour elle convoquait son serviteur :

-Eron des réponses aujourd'hui? Des messagers arrivent ils ?

Et lui de répondre:
- Ma princesse, je ne vois que le soleil qui rougeoie et le ... enfin bref rien du tout encore aujourd'hui madame.

Malheureusement beaucoup de ses messages étaient restés sans réponses ou les maigres réponses qu'elle avait reçue s'avéraient négative que faire ?

Au matin du 7eme jour de la seconde guerre de l'orclandish, un nouveau message alarmant lui parvient de ses capitaines :

Citation :

Les armées de Baal attaquent les Z princesse il faut réagir et vite! Amireth a juré de détruire les Zanarkand.

La colère, l'incompréhension, la détresse s'était emparé de la princesse, sentiments humains pour la zanarkandienne qu'elle restait malgré tout.
Trop de choses à faire, de telles forces en face, non c'en était trop pour elle, il fallait se rendre à l'évidence, les orcs avaient bien préparé leur affaire ils étaient trop forts. Amireth allait finir de les achever, combattre sur les 2 fronts en même temps se révèlait une tache trop ardue pour elle.
Les dieux avaient ils abandonné Zanarkand?

Il semblerait que la cité devait payer ses pêchers et se repentir de ses excès passés.
La communauté de Zanarkand serait elle donc vouer à disparaître.....

Gizaos vêtue de noir, pénétra l'imposante salle du temple, elle déposa ses armes à l'entrée comme l'exigeait la tradition.
La nuit pour seule compagnie, elle se présentait humblement devant l'autel tout de marbre ciselé à l'image de sa déesse qui avait su guider ses actes jusqu'à présent, la conduisant toujours vers la voie de la sagesse.
S'agenouillant elle déposa son obole, puis humblement se mit à méditer au pied de la statue de la divinité.
L'encens brulait, l'odeur si agréable habituellement, aujourd'hui l'incommodait.


-Luminae montre moi le chemin.

-Tu m'a toujours montré la voie que je devais prendre pourtant aujourd'hui, je me sens égarée.


Le fantôme de l'orc disparu hantait toujours les souvenirs de la magicienne, elle avait lancé ses soldats en orclandish, répondant à la détresse de ses alliés, elle était responsable des assauts répétés sur les faibles domaines de ses membres, tant de sang, tellement de soldats tués, de familles désunies, tant de vies gâchées! Son domaine ravagé, ses terres foulées par l'ennemi, tant de questions pour lesquelles elle ne trouvait réponse.

Le jour commençait à poindre, la douce chaleur envahissait le visage de l'humaine.

Arkun serait à jamais présent en son cœur, mais il n'était plus de ce monde, elle venait de le comprendre. Elle pouvait alors suivre son cœur, son chemin était tracé.

Elle compris que c'était Luminae qui lui avait envoyé ce prêtre, cet ennemi, Gizaos se rendait compte qu'alors les sentiments qui la rongeaient pouvaient s'étaler au grand jour. Le courroux des ennemis serait sans appel, elle y perdrait sans doute beaucoup mais les signes étaient clairs. Luminae guidait ses choix comme toujours, elle suivrait les préceptes de sa déesse.
Les paroles de Gizaos toujours dictées par sa divinité, elle était l'instrument de ses dieux, eux seuls décidaient du bienfondé d'une action!
S'étaient ils trompés jusqu'à maintenant? Gizaos doutait, pourtant elle ne pouvait que les remercier des orientations qu'ils lui avait fait prendre. Cette fois sa guilde serait le bras armé de ses dieux en lutte contre cette injustice d'orclandish.

Le soleil était désormais à son zénith, Luminae lui avait apporté les réponses.
C'était le cœur lourd qu'elle accepterait les ravages de son domaine et le cœur léger qu'elle se laisserait aller dans les feux de sa passion dévorante pour Dante, comme envoutée, pour l'heure, un instant avec lui valait bien une éternité en enfer...

La princesse regardait à nouveau du haut de sa tour.
Ravagé, chamboulé, il restait encore beaucoup à faire, sa belle plage à peine achevée avait été anéantie sous les feu de l'ennemi. Mais le départ de Lilith signifiait que son domaine pourrait à nouveau respirer l'harmonie et la paix.

Elle convoqua son second, une larme perlait à présent sur sa joue.

-Eron, je te charge des affaires du domaine, tu as tout à faire, l'heure est à la reconstruction et il te faudra prendre la direction des opérations, je n'ai plus l'énergie de le faire. Pour l'heure, il me faut me reposer.

Les traits fatigués, la mine tirée, elle regardait ses plaines si vertes, ses forêts à l'ouest, ses montagnes au nord..... A présent elle pleurait à chaude larmes sa plage disparu....

Le soleil était déjà haut dans le ciel lorsque la magicienne s'arrêtât pour faire une pause, la faim déchirait ses entrailles et ses pieds étaient en sang, quand elle ôtât ses chausses, les marques bleutés de ses chevilles semblaient forts profondes.
Elle avait déjà parcouru plusieures lieues depuis l'aube lorsqu'elle s'était mise en marche. Le chemin de Matt lui paraissait sans cesse plus compliqué à chaque étape, perdue dans le labyrinthe, peut être avait elle préjugé de ses forces, elle appelait une nouvelle fois ses dieux....

-Luminae montre moi le chemin...

Les paroles prononcées sans grandes conviction ne parurent pas lui porter assistance.

Un long silence s'en suivit, seule, elle regardait ses pieds, y laissant glisser lentement les dernières gouttes d'eau qui lui restaient de son voyage, il y avait maintenant quatre jours qu'elle n'avait pas croisé une rivière.
Le ravitaillement de provisions ne pouvant se faire, elle savait qu'elle arrivait au terme de son voyage.

Une nouvelle fois, elle rassembla son énergie et dans un souffle de désespoir implorât sa déesse.

Jamais elle n'avait été si isolée sur Nawakim ne sachant où trouver de l'aide.

Une lueur jaillit alors de son sceptre. Levant les yeux au ciel, la lumière se faisait aveuglante.

Elle fermât les yeux un bref instant...
Soudain elle se sentie transportée dans les airs, une douce aura portait son corps délicat et endolori par ces pénibles journées de marche.
Une image imprécise s'insinuait dans son esprit, les contours en étaient brouillés, mais reconnaissables, les forets de sa vision lui semblaient si familières, puis se furent des montagnes qu'elle aperçut bordées par le désert de roches grises, là ou s'élevait l'obélisque.
Enfin elle en voyait l'issue, cherchant dans ses pensées, les verts pâtures dont elle se souvenaient ne laissaient que peu de place à la cartographie précise des iles de Nawakim, l'image disparue, l'humaine paraissait troublée.

Comme elle regrettait son départ de son domaine. Que de temps perdu à ne pas étudier plus précisément la géographie de son royaume....
Elle revoyait son installation dans son château, au coté d'Eron, elle entendait à présent frapper à la porte, elle revoyait le visage d'Arkun, elle sentait l'odeur de poisson d'Uriel, son voisin, son fidèle ami, elle se relevait suite aux bons soins de Carmabar et de Vavitu, elle se voyait assise à son bureau, envoyant des missives aux quatres coins du royaume pour sauver Takim, puis elle se voyait faisant ses adieux à LostJiko, enfin elle était dans la forêt aux cotés de son bon Saintpierre...


Inanimée au milieu de nul part, la magicienne ne pouvait plus lutter.
Son énergie la quittait peu à peu....

La lumière se faisait de plus en plus présente, l'attirant vers nul part, elle ne pouvait qu'espérer la toucher du doigt et sentir ses bienfaits l'envahir, apaiser les tourments de son âme et soulager ses souffrances.
S'avançant vers la clarté, pieds nus, elle se voyait marcher sur des verres brisés, doux souvenir de sa vie chez les Z auprès de ses amis, puis bientôt se furent des braises qu'elle sentait sous ses plantes, douloureux moments passés à guerroyer contre les orcs, ensuite de l'herbe fraiche lui servait de tapis, agréables journées passées auprès des Veilleurs, enfin le flux chaud des fins grains de sables ruisselaient sur ses pieds endoloris, signe qu'une nouvelle ère s'ouvrait à l'humaine. Elle se souvint finalement de sa plage, de son domaine, tout lui revenait si clair si pur, la lumière s'éloignait doucement, emportant avec elle les chagrins et les tristesses du passé. Au loin, une douce mélodie lui parvenait aux oreilles.

-Gizaos???
tu vas bien?

Le soleil était couché lorsqu'elle ouvrit les yeux, doucement elle reprit connaissance, le cœur léger, ses pieds semblaient intacts, ne portant aucun stigmate de la distance parcourue jusqu'ici.
Au dessus d'elle, le visage apaisant de Saintpierre lui apparut. Il était là à ses côtés.
Elle n’aurait souhaité en voir aucun autre plus que lui en cet instant, pourtant aucun son ne sortait de sa bouche.

-Je me suis senti guidé, une force m'a poussée jusqu'à toi, voilà des mois que tu as disparu, et que je parcours le royaume à ta recherche, enfin je t'ai retrouvée...
-Rentre avec moi, je te ramène chez toi.

Lui maintenant la tête, il portait la gourde à ses lèvres, goûtant la fraîcheur de l’eau, elle ne pouvait détacher son regard du sien.

-Mais avant tout, laisse moi soigner tes blessures.

D'un geste, il leva son bâton, son corps fut soulagé, pourtant son dos lui était encore douloureux.
La marque ne trompait pas! La magicienne portait maintenant des symboles dans le bas de sa nuque, d'étranges runes étaient apparues. L'humaine s'était réveillée Tameresse.

Son cœur se souleva, son estomac criait famine, la chasse devait reprendre! Devant eux, près du buisson au loin, six renardeaux ne les avaient pas remarqués.

Le dîner fut excellent, l'esprit apaisé et le ventre plein, son énergie lui revenait peu à peu,
Bien qu’elle restait encore faible, elle parvenait à parler :

-Je ne peux te suivre et repartir si près du but, je dois finir ma quête. Tu ne comprendrais pas… Ma déesse m’ordonne, je souffre si je lui obéis, je souffre si je ne lui obéis pas. Je dois la retrouver.

-Je ne suis pas venue jusqu’ici pour rien, je n’ai pas enduré mille souffrances pour rien, il m’est impossible de te suivre. Mon devoir est de continuer et de trouver le chemin…

La magicienne reprenait sa marche inexorable, mais cette fois, Saintpierre avec elle.
Elle était presque au terme de son voyage....
Les jours passaient, paisibles, leurs conversations toujours, pleines d’esprit, agrémentaient les longues chevauchées, il tentait de lui enseigner les rudiments de l’art des soins.
Désormais, ils déambulaient sans idée précise au gré des vents. Au détour du chemin, enfin elle aperçut l'objet de sa quête intérieure....


Le port altier, la démarche légère, elle allait là, achever son chemin de croix. Sa déesse marchait à nouveau à ses cotés, Saintpierre en était la preuve. Luminae ne l'avait pas abandonnée, plus présente que jamais....

Fatiguée, épuisée par les efforts réclamés par Matt, elle sentait qu'il lui restait encore beaucoup à faire.
Mais pour l'instant, elle se reposerait quelques lunes, étendue là, à même l'herbe sèche, sous le regard bienveillant de son ami.

L'aube à peine levée, l'humaine sortit de sa besasse un morceau de miroir brisé. Son doux regard se posa sur le reflet. Elle ne se reconnaissait pas les joues creuses, le tein si pale, ses long cheveux noirs noués dans le dos semblaient si ternes, elle habituellement si enjouée, si pleine de vie, elle tenta un sourir mais la grimace ne fit qu'asssombrir son visage.

Les rêves agités de ces derniers temps n'avaient certes pas aidé la magicienne à se remettre en forme. Cela faisait déjà sept nuits et sept jours qu'ils cherchaient à rencontrer Matt, en effet, elle avait convaicu le prêtre de rester dormir en haut de la montagne.

Au petit matin, reprenant leur route, ils arrivaient tout en haut du pic, au zénith, le chemin de Matt s’ouvrait à eux, la quête allait se finaliser…

Depuis qu'elle avait enfin recontré Matt, il lui avait semblé que ses songes étaient plus calmes. Grace à son chemin de croix, elle pensait avoir enfin trouvé la paix intérieure qu'elle désirait tant.
Et les soins prodigués par le prêtre ne faisaient que redonner vie et joie à la magicienne, il avait si bien su prendre soin d'elle, apaisant chaque moment de la journée.

Pourtant cette nuit là, elle avait bien vu Luminae une fois encore, les épreuves n'étaient pas terminées. Sa déesse lui demandait de finir sa repantence et de se vouer au bien... Un long pélerinage s'imposait.

Ainsi, Gizaos s'était éveillée emprise d'un désir de voyage au loin. Au détour de sa route, elle se souvenait avoir croisé Anabelle lui mandant des nouvelles de ses soeurs….
Elle avait ouï dire que les soeurs alphabets avaient besoin d'aide et sentait que c'était là son devoir que de chercher à les secourir.

Saintpierre ébahi ne quittait pas l'humaine du regard.

-Ne pars pas seule à nouveau, je ne te laisserai pas faire un tel voyage sans moi, tu parais décidée, rien ne te fera changer d'avis, ainsi, je t'accompagne.

Elle visiterait en même temps les royaumes de Nawakim occasion qui ne s'était jamais présenté auparavant. Elle aurait là, un excellent moyen de parfaire sa géographie, rare connaissance qui lui faisait encore défaut. (ça et la politique.... peut être s'y mettrait elle un jour qui sait...)
Préparant leurs affaires, c'est au petit jour qu'ils levèrent le camp, sans se retourner vers l'arrière, ils se mirent en marche.
Et voici qu'elle se retrouvait à nouveau sur les routes vers de nouvelles aventures, mais elle n'était plus seule cette fois....

Le matin venu, elle convoqua Eron.

-Voilà bien longtemps que je suis partie… Tu as su garder le domaine, le restaurer et lui redonner sa splendeur d'antan.
Et surtout Eron, je constate que tu as fini les travaux de ma plage. Quel magnifique cadeau tu m'as fait là... Depuis le temps que j'attendais la reconstruction de cette plage tant de gens y ont participé, tant de monde y a mis du sien. Souvent j'ai désespéré de l'achèvement des travaux, j'ai cru que nous n'en viendrions jamais à bout, mais finalement tu y es parvenu.

- Qu'il en soit ainsi, nous organiserons des divertissements. Une semaine de festivités me parait indiquée. Chacun y sera le bienvenu, qu'il soit prince ou manant, guerrier ou paladin, elfe ou orc.

-Que les serviteur s'attèlent déjà à la tache, rien se saurait être assez beau pour ce grand jour, enfin la plage allait rouvrir.


Les ordres donnés, le château s'attela à la tache. La fourmilière se mit à l'œuvre en vue de préparer l'évènement. Des missives furent envoyées à travers tout le royaume, rendez vous était donné à la prochaine nouvelle lune.

Le soleil couché, la lune commençait à poindre à travers les nuages lorsque l'humaine se décida à transmettre son courrier privé. La nuit avait déposé son long manteau sur les collines au loin et sur le domaine.L'esprit torturé, assise à son secrétaire, le regard perdu, depuis si longtemps elle avait redouté ce jour, mais il fallait bien faire quelque chose, son cœur serait brisé une nouvelle fois. Toutes ces semaines, elle s'était habituée à la présence du prêtre.
Comme toujours, il avait su trouver les mots qui la rassuraient et sa simple présence rendait chaque situation bien agréable, sauf celle du diner, lorsqu'il avait choisi de lui faire ses au revoir pour rentrer chez lui sur l'ile qui avait faillie être celle des orcs,
sitôt les festivités lancées.

- Raggg, encore Takim, pensait elle, quelle ile maudite décidément....


La nuit étendait à présent son doux manteau sur le domaine, le chateau avait retrouvé un calme apparent, la journée avait été rude pour tout le monde. Chacun avait regagné ses appartements.


La maitresse de maison retira son amulette, défit le pendentif qu'elle portait à son cou, elle y pris une minuscule clef, puis ouvrit, dans son secrétaire, un minuscule tiroir. Le contenu était fort restreint. Elle en sortit une missive à l'écriture fine et aérée, qu'elle avait rédigée il y avait maintenant bien des semaines sans jamais oser la transmettre.....
Sortant sa plume, l’humaine y ajouta quelques lignes, puis ne prenant pas le temps de chercher une enveloppe, elle prit le parchemin, et entreprit de le remettre en main propre à son destinataire.

Se tournant vers l'assistance, elle déclara :

-Messeigneurs je vous présente donc Ylard, notre Monsieurdame de Fontenay-kim à nous....
- Ylard se chargera d'administrer ce concours de beauté et par là même d'en apporter un jugement très subjectif.

La magicienne prenant son verre le leva vers l'assemblée, son regard pétillant se posant sur son ami :

- A la santé de notre invité d'honneur, sans qui cette plage n'existerait pas, puissent les dieux éclairer son jugement...

Puis d'un trait, elle vida son verre le jetant par dessus son épaule droite, la fête était lancée....

Les réjouissances débutaient, avec elles le départ de Saintpierre approchait et chargeait le cœur de l'humaine de douleur. Sa tentative ratée de la veille, elle se devait de réagir et de faire quelque chose.
Seule dans ses pensées, elle ne s'était pas rendu compte qu'il l'avait rejoint.


L'humain s'approcha doucement après lui avoir laissé quelques longues minutes, s'avançant ensemble vers la jetée, elle lui pris la main. le vent caressait ses cheveux et semblait guider ses paroles à l'oreille du prêtre. Dans un doux murmure, ses joues s'empourprèrent :

- Mon très cher ami, depuis tout ce temps, après toutes ces difficultés, ces quelques jours passés à tes côtés, je comprends enfin auprès de qui se trouve ma place.

Ses paroles refoulées depuis si longtemps, enfin, elle parvient à lui glisser dans un souffle, un délicat :

-Je t'aime...