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 Urylindë Ainûlindalë Hyûmendacìl, Conquérant du Sud

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Urylindë Hyûmendacìl

Urylindë Hyûmendacìl


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MessageSujet: Urylindë Ainûlindalë Hyûmendacìl, Conquérant du Sud   Urylindë Ainûlindalë Hyûmendacìl, Conquérant du Sud Icon_minitimeSam 7 Fév - 17:30

Citation :
Le Culte de Baal
Il te faudra te soumettre à la Famille Royale, à sa Lignée ainsi qu'à ses représentants autant qu'à ses héritiers. Ils seront les Elus de Baal le Chasseur. Tu voueras à l'unique juste Dieu un culte et tu haïras les autres. Bedo est ton ennemi. La malédiction pèse toujours sur notre peuple par sa faute.
Attire l'attention de Baal en massacrant les cultistes fourvoyés. Baal est un requin, et tu dois agir comme tel.
Au nom du Roi, du Squale, et de la Victoire, à la guerre !

Chap.I, Vs.IX, Cmp.VII des Compiles Synéréennes

Urylindë Ainûlindalë Hyûmendacìl, Conquérant du Sud Anglacheldcoupeyv6


Citation :
Anglachel l'Ardente
Les paroles d'Elrohir convainquirent Baal le Chasseur de sa bonne foi et le dieu sortit des arbres d'où il se dissimulait. Le jeune elfe recula de frayeur devant la puissance du dieu mais celui-ci l'assura qu'il ne lui ferait aucun mal. S'emparant d'une souche, il la tendit à Elrohir. Le forgeron éclata de rire, et s'empara doucement d'une branche qu'il planta au milieu de la souche. Quand Baal lui demanda pourquoi il avait fait cela, Elrohir lui renvoya la même question. Amusé par son insolence, le Chasseur brisa le bout de la branche et lui dit : "Tout ce que tu fais, je peux le défaire." VifEsprit répondit : "Tout ce que tu peux défaire, je peux m'en accommoder." Et il saisit la souche en guise de garde et la branche désormais acérée fit office de lame.

Le dieu sensible releva autant le défi que l'éloge dans l'affirmation de l'elfe rusé. Il lui dit : "Je vais t'armer mieux que cela, comme ton esprit est bien équipé, ton corps se doit de l'être."

Et il prit un morceau d'étoile, le façonna de ses doigts agiles. Il tendit le bout de ciel à Elrohir : "Prends-en soin, car elle se nomme Anglachel l'Ardente. Ce sera le signe de ma bénédiction à ta Maison et à ta Lignée."

Chap.III, Vs.LXIX, Cmp.VI des Compiles Synéréennes





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Introduction : le Cauchemar éternel Touche à sa Fin

Un désert blanc, une gigantesque gangue de terre glacées et fouettée par un vent glacial et meurtrier. La tourmente hurle dans le matin, depuis trois jours déjà. Au milieu de cet enfer se dresse une citadelle, façonnée de la pierre noire qui abonde dans la région. Le matériau n’est pas sans ajouter sa touche menaçante à l’ensemble déjà d’aspect martial : les remparts sont hauts et massifs, crénelés avec un goût violent ; les tours s’élancent, légèrement trapues et menaçantes ; dans toute la ville résonnent les bruits de la guerre. Naëramàrth, la Dernière Ombre.

Les forges tournent, les artisans travaillent le bois et le fer de leurs mains rouges et pleines d’engelures. Les bâtisseurs érigent des fortifications sommaires ou réparent les lézardes, les blocs fendus par le gel. Les guerriers s’entraînent avec une ardeur déterminée mais résignée, aussi ; les guetteurs veillent, la mine sombre, cherchant des yeux une armée qui viendra tôt ou tard.

Le spectacle est poignant, de voir ces elfes usé et rodés par le conflit qui dure depuis plusieurs générations. La race avait tout pour obtenir l’apogée de la merveille ; ils ont oublié jusqu’à l’art de la peinture, si ce n’était celle des champs de batailles et des régiments alignés. Ils ont oublié la sculpture, si ce n’était celle des lames et des lances. Ils ont oublié la musique, si ce n’était celle des mêlées, des murmures des éclaireurs malhabiles ennemis ou des mourants dans les plaines enneigées.

Pourtant, tous ressentent un regain d’espoir, même si la plupart l’abandonnent bien vite. La reine veuve depuis six mois accouche, et peut-être un nouveau roi viendra au monde les sauver.

La guerre s’éternise ; le territoire elfe est rogné par ceux qu’ils nomment les O’klas ; un peuple primitive et brutal, que les mœurs ont tourné vers l’expansionnisme, poussé jusqu’à un point démentiel. L’histoire s’efface des mémoires, mais il en restent pour se souvenir…

Depuis plusieurs siècles déjà, la population elfe, après avoir fui une île ravagée par les flots, a embarqué pour trouver refuge. Partout ils ont été chassé, partout la porte était close et la meurtrière abritait un archer. Jusqu’à cette gigantesque terre qui s’étendait à l’horizon. Seules s’y trouvaient des peuplades aux us archaïques. Les elfes les laissèrent tranquilles, mais dès que les O’lkas apprirent leur présence, ils partirent à l’assaut des villes du Beau-Peuple. Sans raison, avec une bestialité animale, une xénophobie démente, les sauvages se heurtaient aux compagnies clairsemées mais disciplinées, opposant leurs bâtons et quelques glaives aux épées, lances et armures des elfes.

Mais leur nombre, leur volonté était telle qu’ils repoussaient leurs adversaires hagards un peu plus loin à chaque fois.

Jusqu’à ce que le royaume elfique se limite à quelques vallées qui se rejoignaient les unes les autres.

Et en ce jour… le vent hurle et tempête devant les murailles impassibles, le gel mord et s’acharne sur la pierre sombre… tandis que la citadelle entière se dresse en bouclier devant la reine au travail.



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L'Histoire : le Rêve naquît et Brisa en se Brisant

La souveraine mourût en mettant au monde un enfant sur lequel tous les regards se tournaient. Des regards pleins d'un espoir surréaliste. Des regards, en fait, emplis de désespoir.

Un Conseil se réunit en hâte pour élire au bout de quelque jour un Régent, Arathil Sûndemar. C'était un vieil elfe placide qui apprit bien vite à apprécier le bambin candide et joueur, malgré les soucis qui l'accablaient. Il se chargea d'enseigner au jeune Urylindë ce que ses précepteurs ne jugeaient pas utile de lui faire savoir : le principe de la liberté. "Prends garde à la liberté, Urylindë... les hommes façonnent le monde en son nom."

Le régent prenait soin de préserver le prince de tous sentiments tels que l'avidité, la haine, l'envie, dont il accusait les O'lkas. "C'est à cause de tout ça que nous en sommes là... Ces sentiments n'apportent que la mort et le chagrin."

Urylindë comprit toujours la justesse de ces paroles. Jusqu'à ce jour...

Une vallée fut prise par les envahisseurs un jour de gelée plus mortel encore que les autres. Escorté de la Garde Royale, Arathil partit au combat défendre le bastion défaillant. Il ne revint jamais.



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Citation :
La Fin du Régent
Les ultimes défenseurs d'Yrin Shastolë avaient pris position pour résister une dernière fois aux ennemis sanguinaires, décidés à périr en emportant avec eux ces démons. Quelle fut leur surprise quand le Régent Arathil Sûndemar LanceArgent apparut sur la Voie aux Fils ! Montant son fidèle Zìnirel FlancGris, il chargea à la tête de la Garde les masses trépignantes d'O'lkas sans faillir. La cavalerie rentra dans l'armée adverse avec la violence d'un coup de tonnerre, piétinant et frappant pour sauver leurs frères.

Des deux cents gardes, seuls sept survécurent. Des nuées grouillantes d'attaquants, aucun ne repartit ce jour-là. Mais Sûndemar était Tombé...

Le corps du brave régent fut rapporté à la Dernière Ombre par les sept suprêmes chevaliers, un voile de solennité funèbre avec eux ternissant l'étendard de la victoire.

Chap.XLII, Vs.LII, Cmp.XII des Compiles Synéréennes

"En ce jour, Arathil Sûndemar est mort."

La phrase frappa le prince comme un coup de marteau au plexus. Tout de suite, l'incrédulité. Puis un sentiment profond d'injustice.

Pourquoi lui ? Pourquoi ainsi, et maintenant ? Pourquoi face à... à ça ? Face à ces raclures d'O'lkas dégénérés...

Principes, conseils et intimations ; tout cela parti en fumée, consumé dans le feu brûlant qui réchauffa d'un coup le jeune elfe. Liberté ?! A quoi bon... les O'lkas ne méritaient aucune liberté. Juste de se faire massacrer comme ils décimaient son peuple...

"Mon peuple !"


Oui, c'était ça... cinq ans plus tard.

"Mon peuple ! Il est temps..."

Ces quelques mots devaient déclencher la Croisade.

Les elfes se regroupèrent en armées qui partirent aux frontières incendiées des cols enneigés. Les frontaliers virent arriver avec soulagement ces renforts brûlants d'en découdre après la mort de celui qu'ils pensaient un simple nobliau planqué derrière ses murs épais.

Les soldats fraîchement arrivés n'avaient à la bouche que les mots de vengeance, honneur et châtiment. Ils partirent au combat la haine au ventre et l'épée au poing.

Leur rage se déversa des frontières elfes comme une poix acide et chuintante. S'adaptant avec une férocité aveugle aux frimas et aux embuscades, ils devinrent de véritables bancs de squales affamés de mort, laissant dans leurs sillages des charniers hideux.


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Ce fut le début du Schisme.

Les frontaliers, appelés "Veilleurs Blancs", étaient assagis par les nombreuses décennies passées à surveiller les chemins et à les défendre. C'était eux le véritable rempart du peuple elfe durant toutes ces années, et non pas les hautes murailles de Naëramàrth. Ils virent tout de suite le potentiel autodestructeur des nouveaux Croisés d'Urylindë et s'opposèrent de plus en plus violemment à ces expéditions sanglantes. D'abord furieux, les O'lkas se mirent à craindre les elfes et désertèrent les environs des frontières, se repliant dans les plaines centrales glaciales.

Urylindë consentit à cesser sa Croisade, au grand soulagement des Veilleurs Blancs.

Prudemment, le peuple elfe se réinstalla sur les territoires abandonnés par leur ennemi, comme un homme qui apprend de nouveau à marcher. Ils bâtirent des villes nouvelles, d'autres fortifications. Et le calme survint.

Mais Urylindë voulait plus que la paix ; il voulait la guerre.

Alors il recommença ses ravages éclairs parmi les populations O'lkas. Il avait oublié la perte d'Arathil, mais pas la douleur qui le tenaillait comme une faim dévorante.

Les Veilleurs flairèrent dans sa haine une folie qui les mènerait à leur propre anéantissement. Ils refusèrent de rester à leur poste, préférant devenir des parias et forcer les troupes à l'immobilisation afin de garder les frontières, que de rester en voyant partir les soldats arrogants dont les yeux brillaient d'envie de massacre.

Urylindë, qui n'avait pas encore pris le titre de souverain par un mutisme politique respectueux en égard à ses parents, décida alors de se proclamer roi. Il lança un appel à la guerre et au "châtiment". La Croisade n'avait permis aux elfes que d'empêcher leur chute ; il fallait maintenant affermir leur prise. La population répondit avec enthousiasme à ce qui ne les engageait à rien ; par peur des foules délirantes, les Veilleurs Blancs reprirent leurs propres engagements, le coeur empli d'appréhension.

Le prince d'espoir d'antan était un conquérant acharné.

Les nouvelles étaient bonnes ; les O'lkas refluaient en masses désordonnées. Les simples raids haineux d'Urylindë devinrent de véritables attaques organisées - des carnages planifiés. Les O'lkas subirent des pertes effroyables dans leurs fuites. Depuis, ils résistèrent jusqu'à la mort, brisant l'élan expansionniste elfe mais ravivant par la même occasion leur sauvagerie et leur peur d'être défait.

De nouveaux territoires conquis.

Le roi préconisa alors des temps difficiles. Il fallait écraser l'engeance O'lkas ou perdre la branche qu'ils tenaient du bout des doigts.
Le recrutement était lancé.

Les Veilleurs Blancs s'offusquèrent de ce mensonge éhonté et complotèrent pour empêcher les gens de s'engager sans prendre conscience de ce qui les attendait. Urylindë en eu vent et prépara sa riposte.


Citation :
Messager
Le roi l'avait dit !

Des temps sombres où nul ne doit faillir. L'ennemi recule mais s'en prend à nous de manière plus sournoise. Dérouté sur le champ de bataille, il s'attaque à notre peuple de l'intérieur.

Nous les croyions loyaux ! Les Veilleurs Blancs étaient en fait corrompus par les O'lkas. La Garde Royale a démasqué les comploteurs qui ont été exécuté après avoir tiré les armes contre les fidèles du roi.

Ils nous "gardaient" depuis tout ce temps ? Non !

Si nous en étions là, c'est à cause d'eux. De ces traîtres ! Trahison !

Par édit Royal, tout soupçon porté sur un Elfe d'être un Veilleur Blanc ou de les aider doit être rapporté au commandant de chaque ville, pour la sécurité du peuple !
Tout Citoyen Elfe obéissant à ses devoirs sera récompensé ; tout Citoyen Elfe s'y dérobant sera châtié.

Soutenez la Croisade !
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MessageSujet: Re: Urylindë Ainûlindalë Hyûmendacìl, Conquérant du Sud   Urylindë Ainûlindalë Hyûmendacìl, Conquérant du Sud Icon_minitimeSam 7 Fév - 17:30

Ce fut, d'un seul coup brutal et barbare, la fin des elfes assagis, et avec eux celle du Schisme. Urylindë ne rencontra plus aucune résistance à ses idées et entraîna son peuple dans une danse annihilatrice et xénophobe.

Sept ans plus tard, il assiégeait à la tête des forces elfes réunies le dernier bastion O'lkas, rassemblant l'élite de ce peuple encore trois fois plus nombreux que celui qui l'avait acculé à ce fortin immense.



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Les fiers régiments elfes se massèrent devant l'antichambre de l'enfer. Le fort colossal s'érigeait avec un défi crâne sur un volcan. Les pentes en faisaient un terrain ardu à gravir, la couche de cendres n'arrangeant rien. Les O'lkas, physiquement d'une grande robustesse, enduraient sans broncher les nuages nocifs de poussière et de souffre, tandis que les elfes y perdaient leur souffle en de vains hoquets douloureux et crachats de sang. La terre même rejetait les elfes devenus plus corrompus que les O'lkas... appelés par d'aucuns les Orcs.

Les peaux-vertes étaient primitifs et respectaient la nature tout autant que le Beau-Peuple. Celui-ci s'étant détourné de la voix des arts pour entreprendre celle de la destruction, les rôles s'étaient inversés, et avec eux la confiance des Dieux. Urylindë sentit venir l'apocalypse en voyant ce ciel rougeoyant et ces fortifications démoniaques.

Avant qu'il ne puisse revoir ses stratégies, l'Enfer ouvrit grand la gueule.

Les portes s'éventrèrent pour laisser s'échapper une masse d'orcs désespérés et fous furieux, attaqués sur la terre même de leur culte. Ils étaient les ultimes défenseurs de leur dernier sanctuaire, comme les elfes une ère avant eux. Ils comprirent la nature de la peur, celle de perdre plus encore que sa vie l'espoir de voir perdurer son propre peuple. Cette peur de voir l'existence des siens s'évanouir à jamais.

Et les elfes, tenaillés par la frustration d'échouer si près du but, de faillir alors que le dernier champion de leur fléau était le dos au mur.

Les deux haines, si semblables et si différentes, se heurtèrent avec un fracas tout divin. Les elfes saisirent bien vite qu'il leur fallait réguler le flux d'orcs et accomplirent une avancée spectaculaire parmi les rangs ennemis, formant un garrot à la plaie des portes qui suintaient de combattants désireux d'en découdre. Urylindë était le plus proche de cette blessure qui pouvait s'avérer fatale à son armée... et se retrouva avec ses guerriers le plus encerclé.

La situation était familière aux elfes. Il se divisèrent en petits groupes de combattants, s'espaçant les uns des autres en se collant comme les maillons épars d'une chaîne épineuse. Les orcs, malgré leur multitude, devaient faire face à plus d'adversaires que d'alliés.

La tactique ne fonctionna pas longtemps ; enragés par ces liens minces de soldats, les orcs prirent le parti d'enfoncer avec toute la violence qui était leur les formations étirées des elfes. Les pertes furent lourdes mais étaient nécessaires pour venir à bout de cette stratégie ; bousculés, empêtrés dans une foule de brutes se démenant comme des diables, étouffés par le nuage constant de poussière aggravé par les remous de la bataille, les elfes succombèrent en masse. Urylindë s'en aperçut et sonna le ralliement, tout repli étant rendu plus qu'hasardeux par la mêlée s'étendant sur plusieurs lieues.

Comme des enfants s'en allant retrouver leur père au milieu du chaos, les guerriers convergèrent vers leur roi en laissant derrière leurs pas hâtifs des séries d'orcs blessés et choqués devant ces mouvements simultanés et coordonnés.

Urylindë voyait son peuple aux abois se faire mettre en pièces par ceux qu'il avait promis d'annihiler. Brandissant Anglachel, l'épée du Roi, il jura aux cieux embrasés, prenant les Dieux à témoins, que jamais plus les elfes ne seraient décimés par les orcs. Désormais, ce serait lui le Chasseur, le Squale qui traquerait les peaux-vertes sans relâche, toujours affamé, toujours assoiffé de leur sang.

Si Baal ne reçut pas son serment, du moins l'entendît-il.

Les paroles portèrent avec toute la ferveur et toute la fureur du Roi Elfe. Les orcs virent soudain non plus un adversaire en lui, mais un fou. Un fou qui osait proclamer sa propre déité en ce lieu sacré qui était leur. Un fou qui osait défier leurs hordes entières au nom de ce dieu et de sa vengeance implacable dont la raison leur échappait. Ils virent en lui l'Ange de l'Apocalypse alors que les elfes se croyaient ici en Enfer.

Les armées ravagées refluèrent chacune dans un sens, fuyant le champ de bataille, s'effrayant l'une l'autre. Seuls Urylindë, sa Garde et les quelques elfes les plus proches s'élancèrent, malgré leur fatigue et leur état, à la poursuite des orcs déroutés. Comme des requins, ils les chargèrent et exterminèrent toutes les bandes qu'ils purent intercepter. Les portes de l'Enfer claquèrent juste à leur nez, et les orcs réfugiés purent entendre les malédictions que leur lança le Roi resté sur sa faim.

Le jour tomba sur un charnier comme les deux peuples n’en avaient encore jamais connu.

Les orcs se terraient dans la forteresse, les elfes faisant le siège devant comme des chiens hargneux et résolus. Mais, peu à peu, ils s’aperçurent que leur apparence changeait ; constamment rongés par l’idée de vengeance, leur peau noircissait tandis que leurs yeux prenaient des teintes pourpres, jaunes ou violettes. Les traits de leurs visages devinrent plus rudes et en permanence marqué par la souffrance et la colère. Ils devenaient des Mort-Vivants, esclaves d'une vie qui n'en était pas une.

Les guerriers ainsi pervertis allèrent chercher conseil auprès de leur roi, implorant sa grâce et sa bénédiction. Urylindë trouva ainsi l’occasion de convertir toute son armée ruinée au culte du Chasseur. Il leur dit que la malédiction serait définitivement stoppée s’ils satisfaisaient Baal, en saccageant la citadelle qui leur faisait face et qui semblait inexpugnable. Les guerriers embrassèrent ce culte avec une piété encouragée par leur détresse. Il ne passa pas une aube sans que les elfes partent à l’assaut des murailles, pas un crépuscule sans que les orcs aient à subir les montées des soldats terrifiés à l’idée de décevoir le Chasseur.

Les chefs orcs se réunirent pour discuter de ce problème de foi qui mettait à mal le moral de leurs propres guerriers. Apprenant le pourquoi de ce virement de religion, ils eurent une idée. Les corbeaux, déjà pullulant aux abords de leur bastion en raison des sacrifices quotidiens, étaient encore plus nombreux du fait des batailles récentes, et de surcroît habitués à la présence des orcs. Ceux-ci n’eurent aucun mal à les attraper et à les dresser.

Une aube vit avec elle le ciel, au lieu de s’éclairer, s’assombrir.

Les elfes levèrent les yeux et virent des nuées croassantes de corbeaux peints de pourpre. Voyant déferler au-dessus d’eux des nuages sanglants de volatiles, ils crurent que la malédiction de Bedo s’abattait sur eux.

Urylindë vit tout de suite l’ampleur du désastre qui allait suivre. Utilisant Anglachel comme étendard, il s’écria qu’il fallait dès à présent satisfaire Baal ou succomber au sort. Les quelques elfes lâches qui préféraient se jeter dans les bras de la Vengeresse plutôt que d’encourir son courroux périrent sous les glaives de leurs camarades qui s’élancèrent ensuite à l’assaut des murailles.

Les orcs surpris croyaient qu’ils allaient enfin pouvoir sortir et annihiler des groupes épars d’elfes paniqués. Ils subirent en réalité un assaut en règle de la totalité des guerriers forcenés. Complètement pris au dépourvu, les remparts furent nettoyés de toute présence d’orcs. Exaltés par cette victoire soudaine qui leur échappait depuis si longtemps, les soldats d’Urylindë déferlèrent dans la ville religieuse avec une joie impie et soulagée. La population orc tenta vainement de défendre ce qui était leur sanctuaire le plus sacré et leur dernier, mais en vain. Certains que les dieux étaient avec eux puisque Baal vainquait Bedo par leur entremise, les elfes se jouèrent de leurs adversaires avec une cruauté et une arrogance sans nom, libérant dans cet envahissement tout ce qu’ils accumulaient, non pas depuis leur siège, mais depuis la Croisade salvatrice de leur roi. Tout ce que leur cœur blessé leur intimait, ils le firent, brisant idoles et gens avec le même acharnement. La ville fut mise à sac dans un grand brasier, reflet de celui qui animait les cieux.

Les elfes rirent de voir les corbeaux dévorer les cadavres orcs. Voilà ce qui arrivait à qui servait Bedo… seul le culte du Chasseur pouvait apporter l’espoir et la victoire.

Soudainement fatigués, libérés de leur fléau, les elfes prirent le chemin du retour, non sans avoir brûlé toutes les installations orcs. Néanmoins, les fortifications résistèrent au baiser des flammes, squelette noirci d’un géant funeste. Sur la route, l’armée dévastée d’Urylindë recueillit de nombreux réfugiés. Hébétés, ils leur apprirent qu’une armée orc avait détruit le royaume pendant que le roi et la majeure partie du peuple était en campagne.

Fou de rage et de douleur, Urylindë battit la campagne en toute hâte, jusqu’à tomber face à face avec les troupes orcs. De chaque côté, un paysage désolé s’étendait à perte de vue. Les elfes et les peaux-vertes se regardèrent avec la même haine, chacun regardant dans les yeux l’assassin de leur peuple, le meurtrier de leur futur. Les survivants s’entrechoquèrent en sachant pertinemment qu’ils étaient tous deux voués à l’extinction. C’était la dernière lutte de deux éternels ennemis, une apothéose finale dans un paysage de cauchemar. Le dernier coup d’épée avant de mourir, le dernier cri de protestation devant ce destin fatal, cruel et injuste.

Urylindë aperçut le chef de guerre orc qui avait mené ces hordes contre les civils de son peuple. Il le défia en levant haut Anglachel ; sentant venir la mort, le vieil et fier orc accepta le défi. Il opposa au roi enragé et amer une dignité emplie de sagesse et de nostalgie. Les deux armées cessèrent de se déchirer tandis que les deux chefs se battaient dans un duel de toute beauté, celle de l’extinction – l’elfe en pleurant toutes les larmes de son corps, l’orc en rugissant les chants d’adieu de son peuple.

Jusqu’à ce qu’Anglachel perfore le vaste poitrail, accordant à l’orc de ne pas voir la fin de ses sujets.

Comme si son dernier soupir serein avait été un glas prophétique, les elfes reprirent le combat en imitant leur roi, avec une fatalité acide et obstinée, les orcs se bornant à, tout en agitant distraitement leurs armes, clamer des adieux pleins de complicité.

La nuit arriva avec la victoire, tombant sur des vaincus plein d’espoir et des gagnants emplis de désespoir.

Urylindë, abattu, savait que plus rien ne le retenait ici. Il prit le parti de s’en remettre à Baal et embarqua avec le reste de ses hommes, quittant l’île au gré des vents. Le Chasseur devait accorder une chance à ces elfes misérables en leur offrant un nouveau continent, sur lequel ils purent s’établir. Mais était-ce vraiment une chance, ou une farce acerbe ?

L’ennemi était présent ; les O’lkas, ou les orcs, habitaient Naawakim.

La seule question, c’est est-ce que la leçon aura suffit à Urylindë et ses elfes, ou est-ce qu’Anglachel sera la mâchoire du Squale de Baal ?
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