Au lever du deuxième jour,
Une ombre se bouge dans une épave.
"Foutu orage ! Maudite barque !"
Braille-t-elle trempée de pied en cape.
Quel gloire de se mouvoir vers son camp,
Avec seulement dix heures de retard…
Courir après les aiguilles, ironique passe-temps,
Voilà les ordres donnés, et les plans au placard.
Troupes en formation, ouvriers à leur tache,
Dépôt en construction, la vigie guette.
Mais déjà à l'horizon se profile la bête.
En un air de trahison, le Nord se fâche.
La guerre reprend, dans le sang,
Avec joie et bonne humeur…
Ou serait-ce rage et pleurs ?
Une nouvelle fois se gatte le temps.
La pluie l'emporte, la drow s'envole.
Quand la technique nous abandonne,
Il y aurait quoi tourner folle,
Lorsque loin de nous, le glas sonne.
Voilà ses affaires emballées,
Alors qu'au milieu des eaux,
Se dessine l'addition salée,
Cher payée que cette peau.
La bataille fait rage, elle enrage.
Le vent lui porte rapport, elle s'endort.
Que faire d'autre ? Prier les apôtres ?
Ils répondent déjà, elle se vengera.
Retour inattendu, elle les chatouille.
Se souvient toutefois que l'eau ça mouille.
L'histoire tourne au drame, le sort s'acharne.
Peut-on gagner contre le temps ?
Déjà la barque amarrée, n'attend plus que l'enragée.
Et loin des berges bientôt s'en ira la damnée.
Bon retour chez vous, lui lance les déménageurs.
Plus de place en cette île pour les enquiquineurs.