petite ile deviendra grande

Wulfgar, héros barbare de sa seigneurie Jaxom (Jax pour les intimes) se promenait à travers bois...

Qu'ils étaient grands, qu'ils étaient beaux que les arbres de la bucheronne Gizaos... Un très beau domaine en somme.

Son Seigneur lui avait dit grand bien de la Dame et Wulfgar, avant de partir pour cette aventure, avait du passer moult épreuves étranges.

On lui avait fait prendre des leçons de maintien, d'éloquence, même d'étiquette...
Il s'était cogné deux fois la tête contre les dalles de pierre, avait déchiré vingt-trois tuniques, était responsable de la dépression de six professeurs de verbe et avait donné du "Votre Majestée" à toutes les suivantes de la reine...

Errant toujours à travers la forêt, la nuit venue, il se réfugia en la première belle chaumière dont la porte n'était pas vérouillée...
Il y trouva un thé encore tiède et, étrangement, une jeune dame endormie qu'il couvrit avec douceur d'un manteau...

Il griffonna un "merci" sur un petit bout de manuscrit, le déposa près de la théière puis disparut dans la nuit...

Une drôle d'odeur chatouilla les narines de la bucheronne, accompagné d'un courant d'air, elle frissonna et ouvrit les yeux!
L'estomac au bord des lèvres tant l'air semblait fétide. Elle se leva d'un bond laissant glisser au sol la peau d'homme loup tannée qui ressemblait de loin à un habit.
-Qu'est ce que c'est que ce truc!
Elle regardait au sol. Dégoutée, elle courut dehors et ne réprimant plus son aversion, évacua jusqu'au dernier millilitre de son estomac.
Entrant a nouveau dans sa demeure, l'odeur persistante n'avait d'égale en puissance que les traces de boue souillant son parquet. Enfin si toutes fois il s'agissait de boue, de sombres mouvements hantaient les tas d'immondices rappelant vaguement des formes de pas.
Jugeant le plateau auquel il manquait une tasse, elle compris vite qu'on l'avait volée!

Pourtant elle avait pris soin de retirer le paillasson avec l'inscription « Bienvenue »

-Qui donc s'était permis de venir chez elle sans frapper qui plus est ! Et de boire le thé destiné à son fiancé!

Attrapant le premier balai venu, la barbaresse poussa dédaigneusement l'objet responsable de l'odeur à l'extérieur.
Elle regrettait son domaine sur Yakim, un coup d'ajax et certainement tout serait redevenu nickel en un instant.

-Ah vraiment cette odeur est pénible!

Regardant autour d'elle,Gizaos n'avait plus le choix malgré les 2 petits degrés extérieur, il fallait aérer! A la volée elle attrapa toutes les fenêtres et les ouvrit en grand.

Passant la tête par la fenêtre, profitant pleinement de l air pur, elle laissait ses poumons respirer les senteurs des cèdres tous proches. Elle héla le premier soldat bucheron qui passait par là afin qu'il vienne nettoyer le sol, n'osant elle même s'acquitter de cette tache, redoutant les maladies qu'elle pourrait croiser ce faisant. Son soigneur n'était plus auprès d'elle, le paradis lui semblait soudain si inaccessible, la clef était restée entre de bonnes mains. Elle monta prendre son bain l'odeur décidément trop collée à elle et ses vêtements. Rêvassant, l'image de saintpierre lui revenait en tête.

Redescendant elle grelottait, fermant les fenêtres, elle s'assit et reprit ses esprits.
-Résumons : j'attendais un oiseau de paradis et à la place de ça, on s'est introduit chez moi, me volant et souillant ma demeure...

Elle tourna la tête et vit un peu plus loin un chiffon griffonné à la hâte. Des pattes de mouches, elle distinguait un merci...

Ah ce doit être un barbare ça! Mon voisin sans doute...

Elle fit appeler son aide de camp auprès d'elle.
-Yaplukaaaaaaaaa!!!
Aussitôt le jeune homme rappliqua!
-Comment se fait il qu'on se soit introduit ici sans que vous n'ayez rien vu? Vous vous etes encore endormi pendant votre garde?
-Vous avez vu l'état du domaine?
-Trouvez moi du souffre pour désinfecter tout ça maintenant!

Pour toute réponse, le jeune militaire tourna les talons et sortit en trombe exécuter les ordres...

De violents bruits parvenaient des jardins, un raffut du tonnerre, la barbaresse avait été sortie de son sommeil sans ménagement. Attrapant sa hache à la hâte, elle se leva d'un bon les pensées encore perdues adossée à un arbre avec son très saint fiancé. Elle regarda par la fenêtre et aperçut les feux de Bengale tirés par delà la haie en lieu et place de son buisson... Ce morceau de terre lui avait échappé!

Arf encore un coup du voisin ça!



-YAPLUKAAAAAAAAAAA!!!
Tu peux venir STP?
Le jeune soldat rappliqua dans un claquement de talons.

La bucheronne roula le parchemin, défit sa bague et approcha le morceau de cire rouge de la bougie.

-Prend ton arc et envoie cette missive à notre voisin au plus vite. la haie n'est pas très haute, ça devrait être à ta portée, j'entends d'ici les cris de ses guerriers!

Citation :

Seigneur Wulfgar,

J'ai ouï dire par mes modestes généraux que vos soldats avaient voulu rencontrer mes amazones, Vous n'êtes pas sans savoir que je tiens à la disciple dans mes rangs, aussi je ne tolèrerais pas quelque familiarité que ce soit, c'est pourquoi vous avez pu constaté que la plupart de nos troupes avaient été consignées dans la caserne. Je vous serais gréé à l'avenir de me prévenir en missive privée la prochaine fois qu'il siéra à vos hommes de venir se divertir en mon domaine.
Bien à vous
Buch-Gizaos