Oh pinaise! Un client! Il s'approche...
L'air de rien, je reste dans la position du bonsaï qui accueille la pluie. Autant je n'avais pas la patience d'attendre que quelqu'un se présente pour la leçon de découverte de cet art ancestral que j'ai inventé avant hier, autant j'espérais secrètement que personne ne vienne.
Bordel! En plus il me parle!!! Bon, va falloir surmonter tout ça.
Chuuuuuuuuuut !
Voilà. Là, je suis sure que je l'impressionne. Je fronce les sourcils, inspire un grand coup, et je remets mes jambes là où elles sont normalement. Nouvelle inspiration, je me déplie pour me poster de toute ma basseur devant lui.
Je suis ... Barnabée. Mais tu peux m'appeler Kioooooooo... Barnouche. Comme ça tu es contracturé par tes campagnes d'invasion. Ben arrêtes d'invader alors!
Si je l'ai pas impressionné avec mes sourcils froncés genre on dérange pas un maitre du Shiatzu quand il est en osmose avec la terre, là, je l'ai terrassé par mon humour. Parce qu'en plus, je l'ai bien remarqué le curieux qui observe là bas. Faut lui donner le spectacle à lui aussi.
Mais non, t'inquiète, je te charrie. Bon, faut savoir que les positions de cet art demandent plus ou moins de souplesse. Regarde, et dis moi dans quelle section tu te situes.
Un petit bond en arrière, et j'enchaine.
Première position, très facile. En équilibre sur un pied, le pied libre posé sur le genou, un bras en l'air, l'autre à l'horizontale.
Deuxième posture, facile. Assise en tailleur, les mains se rejoignent dans le dos et la tête se pose sur les pieds.
Troisième, attention, ça se complique. Debout, les pieds écartés de la largeur du bassin, les genoux pliés, les bras s'insèrent dans l'espace ainsi libéré jusqu'aux épaules.
Et le final, youplaboum vous n'en reviendrez pas, les jambes en tailleur, les coudes sur les genoux, la tête dans les mains, mais à l'envers! Et oui, j'arrive à tenir en équilibre sur la tête. Du moins je pensais y arriver. Vite, se relever avec vivacité, donner une impression de satisfaction et de confiance en soi.
Alors? Prêt?