Il pencha le tête pour allumer sa pipe, le bandeau qui lui entourait le front glissa, lui ferma les paupières en râpant. Il soupira.
Des jours que cette plaie ne se refermait pas….malgré les onguents, les tisanes infâmes, les pansements changés, puis rechangés.
Rhha, ç’avait été quand même un grand moment. Arrivé sur Vakim, après avoir eu confirmation de la menace précise que ce chamane souhaitait souffler le chaos sur Nawakim toute entière, il avait fait venir tous ses gens, fait fermer le campement en grand secret, et rapidement, Obock avait fait embarquer tout le monde et vite ils avaient sans attendre rejoint le domaine du chamane, au plus tot, avant que celui-ci ne prenne ses aises et fasse ses plans, et ç’avait été une vive et rapide escarmouche dans les donjons des remparts extérieurs du palais….trop rapide ? trop facile ?
Car las….quelques jours plus tard, des invocations mystérieuses avaient fait grossir les troupes méphitiques, et les nains de Gyllys avaient payé le prix fort pour leur impudence, Gyllys lui-même se remettait doucement de ce désastre.
Enfin, il avait fallu l’intervention de tous ses amis, alliés, et d’autres aussi, une alliance immense déployée sur Vakim, pour venir à bout de ce carré de malfaisance en puissance….des jours de combats et de doutes.
Il remit le pansement à sa place, doucement.
Et sourit, en pensant à cette première veille au pied des remparts du palais du chamane dès leur arrivée sur Vakim.
Pas un bruit dans ses rangs, tous ses gens attentifs, et à son signal, une ruée, d’une force prodigieuse, qui avait balayé les défenses en place. Vraiment, ses nains étaient d’une grande bravoure, les meilleurs soldats qu’il connaissait, il n’en voudrait jamais commander d’autres qu’eux.
Au matin tout était fini et on campait dans les jardins. En riant….en plaisantant, en fêtant ….les insouciants….
Il finit sa pipe, et termina de lire la missive qui lui venait de la Grande Prêtresse Izsmar, toujours présente et relevant soigneusement l’éradication du mal de chaque pouce carré du domaine maudit.
Elle lui demandait de faire sa part . De finir comme ça avait été écrit. Il fallait faire tomber les dernières pierres.
Quand il ne resta plus que les murs, il envoya quelques uns de ses fantassins mettre à bas ce dernier vestige d’une folie dont il doutait cependant de n’en entendre plus parler….les racines du mal et du chaos puisent profondément, autrement plus loin que dans ces pierres et ces ruines.
Et il alla lui même les aider avec plaisir, en espérant ne jamais faillir, toujours rester vigilant, contre le chaos.
Gardien, sentinelle de sa foi en une Nawakim ou il fait bon vivre.