Plusieurs mois auparavant : Un elfe noir au regard rouge flamboyant, chevauchant un cerbère enflammé, lacérant et tranchant membres et têtes de créatures sur sa route dans un rire lugubre, avançait en direction d'une petite bourgade non loin de sa demeure.
Ses fous pensaient pouvoir s'installer tranquillement près du royaume de ce sombre seigneur sans attiser sa colère. Mais le démon, connut sous le nom d'Ubris, ne pouvait tolérer tel affront. Il était Orgueil et cet insolence devait être punit de souffrances éternelles.
Ubris arriva sans peine aux portes du village où une poignée d'hommes, dont le courage faiblissait à l'approche du démon, tentait de faire face au fléau qui s'abattait sur eux. Ubris riait aux éclats, tel un fou, alors qu'il sautait de son cerbère. Il se mit à marcher calmement en direction des hommes armés, un rictus sadique marquant son visage.
Deux hommes chargèrent l'elfe noir. Ce dernier esquiva sans peine leurs attaques et de sa main griffu trancha la gorge du premier, tourna sur lui même et planta son épée dans le cœur de second. Il lécha la lame où dégoulinait le sang épais et chaud avec un soupir de satisfaction et se mit à charger le reste des "gardes".
Il ne fallut qu'une minute au démon de l'Orgueil pour massacrer les derniers opposants. Il pénétra au sein du village afin d'y trouver le chef pour lui arracher la tête et la mettre sur une pique en guise d'avertissement. Mais au même moment où Ubris découvrit la cachette de ce dernier, une lumière blanche éblouissante vint le frapper de plein fouet et l'envoya valsé au centre de la place centrale.
Quand le démon se remit sur pied, un prêtre, dont une puissante aura émanait du corps, commençait à réciter un exorcisme très ancien. Ubris hurla de colère et voulut se ruer sur son adversaire lorsqu'il fut arrêter par une force invisible. Le sol avait été marqué de symboles religieux puissant et formait une prison contre le mal.
Au fil des incantations, Ubris se tordit de douleur et proférait au prêtre un flot de menaces, insultes et malédictions tant en langage Elfe qu'en langage démoniaque. La douleur devint insupportable et le démon se sentit partir. Une dernière pensée pour sa bien aimée Diabloca puis il perdit connaissance. Une ombre s’échappa, à vive allure, de la bouche du corps inerte. L’elfe perdit sa pâleur glaciale et ses cheveux reprirent leur couleur blond. Le prêtre épuisé mit un genoux à terre. Des gouttes de sueurs coulaient de son nez et de son menton puis il tomba inconscient de fatigue.
L'ombre, qui n'était autre que l'esprit du démon, avait rejoint l'Enfer et repris sa forme originelle. Fou de rage, il attrapa le premier sous fifre qu’il croisa et le frappa de toutes ses forces. Puis il se mit en route vers le palais qui fut sa demeure avant son emprise sur le pauvre elfe. Ses acolytes, représentant les différents pêchés, ne dirent mot en percevant la rage qu’exultait son aura.
"Il faut à tout prix que je retourne sur les terres de Nawakim. Nous devons trouver une solution". Les pêchés capitaux acquiescèrent, car tous savent ce qu’il en coûte de contredire l’Orgueil. Puis ce dernier partit dans ses appartements. Il fit appeler les meilleurs archivistes des Enfers afin qu’ils lui ramènent les plus anciens grimoires concernant les légendes sur les passages entre les mondes.
Plusieurs semaines durant, Ubris ne sortit pas de ses murs et consultait attentivement la multitude de bouquins, notant tout indice susceptible de lui permettre d’ouvrir un passage. La pensée de retrouver son amour le motivait davantage à continuer mais au fil des semaines il perdit l’espoir qu’elle puisse l’attendre pour l’éternité.
Cette motivation changea cependant de source. Des visions de sa prise au piège et de son exorcisme le hantait de plus en plus et l’envie de retrouver sa belle se changea en besoin obsessionnel de vengeance envers ce mortel, bénit de ces exécrables divinités, qui l’avait renvoyé en Enfer.
C’est alors qu’une idée lui vint. Si la force sacrée des dieux pouvait faire repartir un démon en Enfer, pourquoi ces mêmes démons ne pourraient ils pas, en unissant leur pouvoir, envoyer un des leurs dans un autre monde ?
Ubris convoqua alors les autres Démons Majeurs afin de leur exposé son point de vue. Après nombreuses discussions ils convoquèrent le plus grand sorcier maléfique afin qu’il travaille sur une incantation capable d’un tel résultat.
Les jours passèrent Ubris faisait les 100 pas devant le laboratoire du sorcier qui ne sortait guère et travaillait sans relâche. Puis la porte s’ouvrit, le sorcier brandissait victorieux le parchemin où il avait décrit avec soin les préparatifs nécessaires et les incantations pour la réussite d’un tel sortilège.
Ubris tira le sorcier par le bras et hurla à ses acolytes de les suivre au trot. Il s’arrêtèrent à l’endroit même où était apparu le premier passage qui avait permis à Ubris et ses compères d’accéder au monde des mortels. Le sorcier dessina un pentacle inversé sur le sol avec le sang d’un cerbère, Ubris prit place au centre du pentacle tandis que les 6 autres démons encerclèrent ce dernier. Le sorcier, également à l’intérieur du cercle, commença à réciter, en langage démoniaque, l’incantation. A mesure que le sorcier répétait le sort, les 6 démons se mirent à convulser et des flammes sortirent de leurs yeux et de leur bouche. Tout d’un coup, les six démons se figèrent la tête dirigée vers le haut. Un tunnel de flamme sortit du sol, à l’intérieur du cercle, et s’éleva vers le ciel noir. Le sorcier répétait toujours son incantation et le corps d’Ubris se mit à se changer en fumée noirâtre puis fila, à vitesse grand V à l’intérieur du tube de flamme. Puis plus rien, le tunnel disparut, les 6 démons ainsi que le sorcier s’effondrèrent inconscient.
Pendant ce temps sur les terres de Nawakim, un orc gigantesque, du nom de Warpath, luttait contre une troupe de fanatiques voulant exterminé la race des verdâtres. Malgré sa grande force le monstre vert fut vite pris de court face à la supériorité numérique de ses assaillants. Alors que Warpath, épuisé, attendait le coup de grâce, le sol se mit à trembler et des entrailles de la terre sortit une colonne de feu qui l’encercla. Il entendit une voix hypnotique lui promettre force et pouvoir contre son âme.
La colonne de feu s’estompa rapidement. L’orc était là, à genoux, tête baissée. Les fanatiques reprirent leurs esprits et chargèrent le monstre. Warpath leva soudainement la tête dévoilant un regard rouge ardent, empli de haine. Il laissa échapper un rugissement terrifiant et d’un geste du poing vers le haut, un mur de flamme se dressa devant lui, carbonisant jusqu’aux os ses adversaires. L’orc se redressa et regardant ses mains il dit :
"Ca a marché. Je suis certes dans la peau d’un orc mais sa morphologie est bien plus adaptée au combat que mon ancien corps. Ainsi il se nommait Warpath ? eh bien ce nom me semble parfait pour une nouvelle vie. AHAHAHAHAHAH. Tremblez pauvres mortels l’Orgueil est de retour et il a soif de vengeance."
Sujet: Un démon ne meurt jamais 
Sam 24 Avr - 1:31
