tout acte a des conséquences

Emendil allait enfin pouvoir converser avec le bon Sainpierre, mais il fallut qu'une mystérieuse force magique vienne l'en empêcher. Il eu à peine le temps de voir venir le projectile que déjà il s'était envolé et ne pu donc qu'absorber au mieux le choc comme il en avait tant l'habitude. Le voyage se passa presque sans encombre. Le mur fut admirablement bien détruit et l'atterrissage s'avérait prometteur dans ce beau jardin. Cela était sans compter la charrette qui avait eu l'idée de se mettre en travers de sa route et dont il traversa la masse de fumier avant de s'encastrer contre son parterre de bois robuste.

Il resta inanimé quelques secondes puis revint à lui constatant qu'il était sollicité. Ayant enfin compris ce qui lui était arrivé il se releva le plus rapidement possible et essaya de rassurer comme il pouvait le pauvre Sainpierre tellement en soucis pour lui.

- Ne vous en faites pas, je vais bien merci. Jiko m'a déjà envoyé des coups bien plus violents que celui-ci.
- Mais il n'y a pas à dire, celui-ci était tout à fait particulier. Je me sentais voler entre les nuages, quel bonheur. continua-t-il en riant
- Enfin, jusqu'à ce qu'il y eu cette f..outue charrette. Bon, quoi qu'il en soit je viens bien, il en faudrait plus pour briser un vieux débris comme moi.

C'est à ce comment là que l'elfe se rappela ce qu'il y avait dans la charrette et qu'il en conclut que la chose devait être réglé au plus vite.

- Je vois que j'ai atterri dans une matière des plus ... répugnantes. Je vais aller me changer, c'est intenable.

Sur ces paroles, le seigneur Emendil s'en alla d'une manière douteuse en direction de son aigle. Il revint bientôt vêtu de son armure de parade argentée ainsi que de deux de ses lames. Berimacil sur le flanc gauche et sa nouvelle acquisition, la lame griffée de PPDA, estimée à plusieurs centaines de millions de po par les connaisseurs sur le flanc droit. Il pouvait sembler étrange qu'il prenne épées avec lui, mais la coutume voulait qu'elles soient toujours portées avec le costume ce qui expliquait tout. Le doux fumet qui émanait de l'elfe semblait bien avoir perdu de son intensité, mais il persistait toujours. Saintpierre fut quelque peu surpris par l'habit de rechange du général, mais ses interrogations ne tardèrent pas à être éclaircies.

- Je ne voyage jamais sans mon armure, elle peut toujours servir. Vous voyez, comme ici par exemple.

- Bon, si nous allions retrouver les autres convives?

Saintpierre semblait vouloir en faire autrement, mais Emendil était déja entrain de regagner la demeure. C'est à ce moment là que les deux hommes remarquèrent enfin le seigneur Vavitu qui était resté planté devant le trou béant, se posant mille et une question. Mais dans le même temps, à l'intérieur les voix semblèrent augmenter de volume et devenir menaçantes, ce qui obligea les deux individus à laisser Vavitu poursuivre ses réflexions pour aller voir ce qui se passait dans la pièce.

Emendil ne comprenait pas très bien ce qui se passait. Il ignorait ce qu'il était advenu de Gizaos, Saintpierre n'en voulant rien dire. Mais il fut encore plus étonné que celui-ci dégaina l'épée. Qu'avait donc pu faire Warpath pour que le prêtre en vienne aux armes? L'elfe essaya d'arrêter Saintpierre pour éviter un carnage certain mais plutôt que de le stopper, étrangement Emendil fonça sur l'orc et brandit sa lame. Warpath n'eut aucun mal à contrer assaillant pourtant si rapide habituellement. Cela devait certainement être dû aux conséquences de son vol plané et à la lourde armure de parade qu'il portait, ce qui devait l'empêcher de se mouvoir convenablement. Néanmoins, la cause de l'attaque d'Emendil restait inexpliquée. Avait-t-il été pris folie ou une instance supérieur l'avait-t-elle poussée à agir ainsi? Nul ne pouvait le savoir, mais la justification la plus logique devait être qu'un anti-Emendil se fût dirigé dans la même direction depuis un point opposé obligeant Emendil à en faire de même pour rétablir l'équilibre et que cet anti-Emendil eût également dégainé son épée, raison pour laquelle Emendil l'aurait également dégainée. Pourquoi autrement l'elfe se serait-t-il attaqué à l'un de leurs presque alliés DragonSoul et citoyen de Fadakim ne sachant pas même ce qu'il avait fait.

Par contre les disparitions de Saintpierre et de l'orc semblaient l'avoir éclairé. Manifestement, elles n'étaient point dues à à l'apparition d'un anti-Saintpierre et d'un anti-Warpath à un autre endroit les obligeant à aller équilibrer le rapport de Saintpierre et de Warpath. Non, d'après le très cultivé elfe, ces disparitions ainsi que celle de Gizaos avaient probablement dû être orchestrées par ce sournois orc. De là, les propos de la très estimable prêtresse lui revinrent en mémoire et il se rappela qu'elle soupçonnait Warpath de pratiquer de sombres magies. Celui-ci pouvait-il donc bien être un effroyable serviteur de BAAL? La question restait ouverte et elle méritait plus ample réflexion. Mais plus que cela, c'était surtout les propos que l'orc avait tenu qui surprenait Emendil. Qu'entendait-t-il par répondre présent à la guerre? Voulait-t-il protéger Fadakim aux cotés des Protego et d'autres qui s'y revendiquaient défenseur ou alors pensait-t-il qu'une guerre pourrait éclater entre les DragonsSouls et d'autres entités de l'île?

Il alla donc chercher plus ample information auprès des collègues du gouvernement, lesquels étaient toujours entrain de discuter tranquillement et ne semblaient point avoir été perturbés par les événements récents.

- Dit Aël, il a fait quoi votre orc de DragonSoul avant? Je trouve ça louche quand même.

Aël sursauta en entendant Emendil l'interpeller.

- Warpath ? heu... ce qu'il a fait avant...

Elle prit un moment pour réfléchir.

- Ca dépend. ça dépend de avant quoi... C'est un vaste sujet, à vrai dire... Tout dépend.

Satisfaite de sa réponse, qui était après tout des plus claires, elle demanda innocemment :

- Vous ne sauriez pas où se trouve la maîtresse des lieux ? Je voudrais utiliser sa salle de bains... Elle ne devrait pas trouver grand chose à y redire...

Pendant ce temps sur les terres Takimiennes, la pluie annonçait la fin de la moussson d'été. Le tonnerre roula, le vent soufflait de la terre vers la mer. Le Seigneur Alumess chassait sur ses terres les monstres les plus terrifiants mais aussi les plus gouteux selon son palais...

La silhouette du Mort-Vivant trônait sur des enchâssements précieux de crânes décharnés. Un monticule de cadavre brulait devant lui. Des vapeurs cramoisies étincelaient dans les globes et les rictus béants, bien après leur fin, les crânes semblaient hurler toujours leurs ultimes terreurs.

Le Seigneur Alumess, une allure trop imposante pour être celle d'un homme, et qui en avait pourtant l'aspect. Vêtu de noir, ton sur ton, avec une bande brisée de rouge rompant la monotonie. A la main gauche, une épée Orinalith sertie de gemmes et striée d'un sang que rien ne laverait jamais. A sa droite une hache, outil indispensable pour le découpage en série. A une époque revolue, certains l'appelèrent “Alumess le Boucher”, mais nul ne peut dire ce qu'il advint de ceux qui osèrent le nommer ainsi. A son dos, son arme fétiche “l'Arc du Nordor”, taillée dans un jeune Ent dans la force de l'âge, offerte par sa douce .

Il leva les yeux vers le ciel, la pluie ruisselait maintenant sur son visage. Le deluge le trempa jusqu'aux os. Il fit une longue grimace, un son rauque désagréable s'échappa de sa gorge faisant fuir toute la faune tapie dans l'ombre...

Il regarda dépité l'averse détruire le fruit de son travail. Il prit le chemin de sa demeure tournant le dos à la chasse, à ses travaux artistiques...

…

La pièce était ensevelie sous un linceul de brumes bleuâtres. Il semblait n'y avoir ni murs, ni plafond, ni sol, mais une sensation d'oppression étouffait les malheureux envoyés en ses lieux pour découvrir l'hideuse créature qui en était le maître.

Et pourtant l'être, de sa position solitaire, se contentait de fixer un calice doré rempli des larmes et du sang de ses ennemis, sa boisson préférée. Le maître de ces lieux terribles, Alumess le Mort-Vivant, Dieu de l'arène, releva brusquement les yeux vers un tableau, le portrait de sa douce, leva sa coupe pour porter un toast...

- “Où que tu sois mon aimée reviens-moi vite...”

Après un long soupir d'ennui, il décida d'aller lui-même chercher sa belle. Où qu'elle soit, il la retrouverait. Il n'eut pas le temps de méditer sur la manière de procéder. Il fut déranger par des fidèles de Cernunnos venus quérir l'absolution.

- “ A genou devant votre Dieu ! ” tonna t-il

Les adorateurs s'exécutèrent, choqués. Le Mort-Vivant contempla les mines apeurées de ses sbires et retint le rire qui déferlait en lui.

Un fanatique osa lever la tête vers le tyran pour le voir dispaître tel un fantôme. Il se jeta sur le sol rampant, demandant la clémence d'un Dieu tout-puissant, à sa grande surprise son voeu se réalisa. Il se releva, se mit à chanter un psaume pour le représentant du culte Cernunnos : sa foi...

… [maintenant]

Le Seigneur Emendil penché au dessus de la guerrière-mage, examinait sans réveiller l'assoupie, l'étrangeté du talisman. Lorsque celui-ci l'aveugla, il eut juste le temps de se protéger les yeux. Il entendit la princesse prononcer un mot “Luminion”, il se demanda ce que ce cela pouvait bien signifier...

Le Seigneur Alumess apparut sans bruit au mileu de la pièce. Surpris dans un premier temps, il visionna les alentours pour arrêter son regard vers Emendil et Aërynsun. Sans chercher à comprendre comment ni pourquoi il s'était manisfesté en ses lieux, il bondit vers l'elfe penché au dessus de sa douce.

Il saisit le malheureux à la gorge l'empêchant de respirer ou de prononcer un mot. Le Mort-Vivant entendit dans son dos des cris, des mains semblaient vouloir interrompre son geste. Rien ne paraissait pouvoir l'arrêter. Voyant que la petite chose, dont l'odeur était étrange pour un elfe, ne bougeait plus, il lâcha enfin prise. Le seigneur Emendil s'effondra à ses pieds, il chercha l'air avec toute la force qu'il lui restait.

Sans prêter attention à l'assemblée, Le seigneur Alumess avança vers l'être convoité...

Alors qu elle se trouvait devant la porte ses sens la quittaient.
Elle regarda longuement autour d'elle la caverne creusée à même la roche, la chaleur étouffante. Le roc autour d'elle ne transmettait pas la moindre lumière, pas la moindre parcelle de clarté ne filtrait dans cette atmosphère morbide. Elle était das les ténèbres. Les scultures tourmentées de la pierre ôtaient à quiconque tout espoir de retour.
Les paroles de l'orc lui revenaient en mémoire frappant son esprit en écho si lourd qu'elle commençait à en perdre la raison.

-" AHAHAHAHA Je vous parlais d'aller voir l'Enfer. Je vais vous mener à ses portes et si vous en avez le courage, entrez y."

Son rire perçait son crane, ses pensées perturbées s'obscurcissaient sans qu'elle ne puisse lutter.

Seul saintpierre à ses cotés pouvait encore l'aider sans comprendre ce qui la poussait ici, il la soutint du mieux qu'il put alors que ses forces l'abandonnaient, ses jambes se dérobaient sous elle, elle se serait affalée sur la roche dur et sèche s'il n'avait été là.
L'odeur de souffre persistante mêlée à l'immondice qu'elle soupçonnait derrière le mur l'empêchait de garder les idées claires. Sa vue se brouillait, aucun son ne sortit de sa bouche alors qu'un simple sourire répondant au visage de celui qu'elle chérissait aurait été plus éloquent que bien des discours, mais elle n'en n'avait plus la force.

Il la posa délicatement sur le sol, les pieds recroquevillés sous sa capeline brodée de fils argentés.
S interrogeant sur la suite des évènements à venir, il ne sut que faire.
Il posa la main sur la porte noire lourde de silence oppressant qui les entouraient. Mais rien ne bougea, il poussa de toutes ses forces, mais une nouvelle fois rien ne se produisit. Alors il s'arquebouta, la porte ne céda pas cette fois encore.
Rien n'y faisait alors qu'il portait la main sur la garde de son épée, la lame s'illumina d'une douce lueur bleutée, le saphir de la poignée s'auréola à son tour de la même lumière purifiante.
L'air paru soudain plus pur, moins nauséabond, moins fétide, presque respirable. Dans une grande inspiration, il sortit la lame de son fourreau et d'un même geste il l'abaissa dans un souffle sur la porte.
Elle ne vacilla même pas, sa main tremblait son bras se fit plus lourd, l'épée eut un bruit sourd en touchant la roche. L'écho en aurait réveiller les morts, son sang se glaça.
Dans un moment de rage il jeta désespéré son pied sur le battant, mais là encore la seule réponse qu'elle lui offrit fut une douleur tenace au niveau des orteils, ainsi qu'un furieux juron qui, à bien y réfléchir, venait de sa propre bouche, reléguant sa botte au second plan.
Accablé, il fondit au sol à coté d'elle, sa main à un mètre de son arme. Assis près de Gizaos, il la prit dans ses bras, elle respirait à peine, l'étincelle de vie qui brillait en elle ne se lisait plus dans ses yeux.
Alors que sa tête était posé sur ses genoux, elle s'endormit.
L'odeur devenait de plus en plus méphitique, l'air putride commençait à emplir les poumons de l'humain. Le prêtre inquiet du manque d'oxygène se souvint du don qu'Elle lui avait fait au temple il y a de cela bien des lunes....
Il ouvrit sa besace et en sortit 3 bâtons d'encens d'iris bleu, symbole de bonne nouvelle prochaine. Alors qu'il les mit à brûler, l'air s'embrasa de la senteur bienfaitrice, couvrant la puanteur de la grotte. La fumée soudain s'organisa. Alors même que l'air de la caverne devenait de moins en moins supportable, les volutes se fondirent autour des deux fadakimiens et bientôt il furent enveloppés dans un cocon de vapeur flottant dans les airs. Luminaë à leurs cotés, le son de Sa douce voix apaisait sur l'instant toutes difficultés, son corps détaché de son esprit ne lui répondait plus et il s'endormit à son tour.

-Ces portes resteront fermées pour aujourd'hui, l'heure n'est encore pas venue pour ces portes de s'ouvrir, laissons sommeiller les créatures des temps anciens qui se sont réfugiées derrière. Laissons Baal à sa place pour le moment.... un jour viendra...

Lorsqu'ils ouvrirent enfin les yeux ils furent surpris de se trouver au pied de l'autel de Luminae dans le temple de Fadakim, sains et saufs, la porte ne s'était pas ouverte, les morts dormiraient en paix....