L'elfe se tenait sur le bord du promontoire.
Son regard portait au loin sur la mer.
Un bateau, toutes voiles dehors, s'approchait doucement.
Fermant les yeux, l'elfe tendit son visage vers le soleil. Quelques minutes auparavant, il avait assisté à son lever. Spectacle magnifique dont il ne se lassait jamais.
Presque chaque matin, il escaladait les rochers et prenait place.
Au loin, il voyait les autres îles de l'Archipel de Nawakim.
Bien des fois, au gré de ses humeurs, il prit un bateau vers l'une ou l'autre des îles. Il les connaissait toutes par coeur, ayant parcourus chemins et montagnes dans tous les sens.
Se sentant partout chez lui, l'elfe ne se reconnaissait d'aucune île, voulant simplement être un enfant de Nawakim.
Parfois il emportait quelques provisions et de la lecture.
Il s'asseyait sous le vieux pin solitaire.
Depuis le commencement des temps, battu par les vents, le pin semblait monter la garde. La nature l' avait façonné, telle une main tendue vers la mer.
Une branche épaisse servait parfois de lit à l'elfe.
Il s'installait dans son creux et passait la journée à regarder la vie dans la vallée.
Bercé par la musique immuable du marteau du forgeron sur l'enclume, les cris des enfants qui s'amusaient, son regard vagabondait.
L'elfe apercevait les paysans qui se rendaient aux champs, les parties de chasses et de pêches des seigneurs.
Loin les guerres qui avaient ravagés les terres. La vie normale avait repris son cours, on y vivait, on y mourrait tranquillement.
Les différentes races qui peuplaient Nawakim vivaient en harmonie.
Couché sur sa branche d'arbre, l'elfe se disait qu'il n'aurait voulu pour rien au monde vivre ailleurs.
Le temps s'écoulait lentement.....